À Paris, plus d'un propriétaire sur deux surestime le bien qu'il met en location

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À Paris, les locataires qui occupent un logement surévalué doivent débourser en moyenne 1.536 euros supplémentaires par an. © OLIVIER MORIN / AFP
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François Geffrier, édité par Romain David
Depuis la fin de l’encadrement des loyers à Paris, la gourmandise de nombreux propriétaires a fait bondir les prix, en dépit de la valeur réelle des biens proposés à la location.
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En cette période estivale, certains en profitent pour chercher un nouveau logement, et notamment les étudiants qui doivent trouver un toit pour la rentrée. Mais cette recherche peut vite tourner au casse-tête quand le marché est saturé et les loyers élevés, comme à Paris. Un peu plus de six mois après l’annulation par la justice de l’encadrement des loyers, l’association Consommation Logement Cadre de vie (CLCV) a mené une enquête, dont Europe 1 a pu consulter les conclusions, et qui montre que certains propriétaires s'avèrent particulièrement gourmands.

En moyenne 128 euros de loyer en plus. Les conclusions de la CLCV sont édifiantes : quand il n’y a plus de règle, les propriétaires se lâchent. Ce phénomène est très marqué à Paris, où plus d’une annonce sur deux propose un loyer bien supérieur à ceux observés dans le quartier. En moyenne, ce dépassement représente 128 euros par mois, soit un surcoût de 1.536 euros par an.

Vers un retour de l'encadrement des loyers ? L'Union des propriétaires immobiliers conteste ces chiffres, mais le président de l’association CLCV Jean-Yves Mano persiste et demande au gouvernement de réinstaurer un encadrement des loyers le plus vite possible. "Dans une enquête récente faite par le gouvernement lui-même, auprès de 20.000 usagers, 74% d'entre eux se sont prononcés favorablement pour l'encadrement des loyers", pointe-t-il. "Je pense que le gouvernement devrait écouter la sagesse des candidats-locataires qui ne peuvent pas, aujourd'hui, se loger décemment en fonction de leurs ressources".

Une mesure qui risque de rester lettre morte. Justement, le projet de loi Elan, actuellement examiné au Sénat, prévoit le retour d’un encadrement des loyers, mais le texte comporte beaucoup de restrictions, ce qui le rend quasiment inapplicable selon les acteurs du secteur. Pour autant, si un futur locataire estime qu’on lui demande un loyer excessif lors de la signature d’un nouveau bail, il peut toujours saisir une commission de conciliation en s'adressant au préfet de Paris.