Zara perd sa "self-made woman"

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PORTRAIT -  Rosalia Mera, l'Espagnole qui a co-fondé la marque de vêtements, s'est éteinte à 69 ans.

L'INFO. Une grande Rosalia s'est fanée jeudi. La co-fondatrice de la marque de vêtements Zara, Rosalia Mera, est morte d'une attaque cérébrale, à l'âge de 69 ans, à l'hôpital San Rafael de La Corogne, dans le nord de l'Espagne. Connu pour son élégance et son sourire, elle avait fondé Zara en 1975, avec son ex-mari, Amancio Ortega. Récit de l'une des plus belles "success story" d'Espagne, et du monde.

Boursier.com - Dècès de la co-fondatrice de Zara, Rosalia Mera

Enfant d'un quartier populaire. Rosalia Mera, née en 1944 dans un quartier ouvrier de la ville galicienne de La Corogne, autodidacte, avait quitté l'école à 11 ans pour entrer comme ouvrière apprentie dans un atelier de confection. À 17 ans, elle rencontre Amancio Ortega, lui aussi modeste ouvrier du textile. À eux deux, ils créent Inditex (Industria de diseño textil), avec comme autres marques Massimo Dutti, Oysho, Pull and Bear ou encore Bershka, et ouvrent un premier magasin Zara à La Corogne en 1975. Moins de 40 ans plus tard, Inditex est devenu un véritable empire de la mode à petit prix, avec 1.800 magasins dans le monde entier.

Une fortune colossale…   Décrite par le magazine Forbes comme la "self-made woman la plus riche du monde", cette femme d'affaires disposait également de 30,6%  au capital de la chaîne d'hôtels Room Mate et avait accumulé un patrimoine de 6,1 milliards de dollars (4,5 mds d'euros). Cette fortune faisait d'elle la femme la plus riche d'Espagne, classée 195e sur la liste 2013 des personnes les plus riches du monde de Forbes et 66e femme la plus puissante au monde. Amancio Ortega a, lui, bondi en 2013 à la troisième place des plus grandes fortunes mondiales. Il est la première fortune d'Europe, avec un patrimoine de 40,9 milliards d'euros, selon le classement des 100 familles les plus riches d'Europe publié en juillet par le magazine suisse Bilan.

… Au service des autres. Rosalia Mera a tiré de ses origines populaires de fortes convictions, ancrées à gauche. Quand vous naissez là où je suis née, il ne peut pas en être autrement", se plaisait à dire celle qui se décrivait comme "décalée", selon le quotidien de centre-gauche El Pais. Elle avait notamment soutenu le mouvement des "indignés" contre l'incapacité de la classe politique à sortir de la crise, rejeté le projet du gouvernement de droite de restreindre le droit à l'avortement ou encore fustigé les coupes budgétaires dans la santé.

Philantrope, elle avait également créé, après son divorce avec Amancio Ortega en 1986, la fondation Paideia (éducation en grec) d'aide aux personnes défavorisées et pour les enfants handicapés, comme son fils Marcos atteint d'une malformation cérébrale de naissance. Sa fille Sandra Ortega Mera, est psychologue. "Le capital doit se mettre aux services des autres. C'est ce qui fait qu'on s'apprécie lorsqu'on se regarde dans le miroir", disait-elle encore selon le quotidien économique Expansion.