Vivendi : coupable, Messier : blanchi

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Europe1.fr (avec AFP) , modifié à
Le montant des dommages et intérêts demandés s'élève à 4 milliards d'euros.

Le groupe français Vivendi, poursuivi par des actionnaires ruinés par son quasi-effondrement en 2002, a été reconnu coupable vendredi à New York de communication trompeuse par imprudence, et son ancien PDG Jean-Marie Messier a été blanchi.

Vivendi fait appel

Les dommages et intérêts ont été estimés par l'accusation aux environs de quatre milliards de dollars. Mais comme prévu, l'avocat de Vivendi, Paul Saunders, a immédiatement annoncé qu'il allait faire appel, et qu'il entendait "gagner".

Le principal avocat des plaignants dans ce procès en nom collectif, Arthur Abbey, s'est félicité d'avoir pu l'emporter alors que "l'opposition était énorme". "Le plus satisfaisant est que l'ensemble des 57 déclarations (mises en causes par l'accusation) étaient fausses, le jury a tranché à 100% contre Vivendi", a indiqué l’avocat.

4 milliards réclamés

"Nous sommes satisfaits que les dommages (fixés par les jurés) soient la moitié de ce que réclamaient les plaignants, de ce côté là c'est une victoire partielle", a précisé quant à lui Paul Saunders, pour Vivendi. Arthur Abbey, qui avait estimé que les dommages et intérêts pourraient s'élever jusqu'à 11,5 milliards de dollars, avançait vendredi le chiffre de 4 milliards. "C'est le double de chiffre que Vivendi affirmait représenter le maximum possible", a-t-il précisé.

"Il est impossible de savoir ce que sera le montant total des dommages", a répliqué Paul Saunders, soulignant que cela dépendrait du nombre de réclamations valides déposées par des actionnaires.

Messier en correctionnelle

Outre Jean-Marie Messier, reconverti dans le conseil aux entreprises, son directeur financier Guillaume Hannezo, qui était également poursuivi, a été blanchi. Tous deux étaient absents à l'énoncé du verdict à New York, mais des représentants de Vivendi étaient présents.

Paul Abbey n'a pas exprimé de regrets devant l'absence de condamnation de Jean-Marie Messier et Guillaume Hannezo. "Peut-être que (les jurés) ont pensé que ça ferait trop. Ce n'est pas grave parce que c'est l'argent de Vivendi" qui aurait servi de toutes façons à payer les dommages, a-t-il souligné.

Les deux hommes, dont la responsabilité civile est couverte par l'assurance accordée aux dirigeants d'entreprise, selon une source judiciaire, doivent encore comparaître en correctionnelle à Paris au printemps, avec cinq autres dirigeants de Vivendi. Jean-Marie Messier risque jusqu'à cinq ans de prison et une forte amende pour diffusion d'informations fausses ou trompeuses, manipulation de cours et abus de biens sociaux.