Viande : une traçabilité inefficace ?

L'étiquettage voulu pour la viande bovine existe déjà pour le porc, sans résultat.
L'étiquettage voulu pour la viande bovine existe déjà pour le porc, sans résultat. © MAXPPP
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et Pascal Berthelot , modifié à
INFO E1 - Elle existe déjà pour le porc mais l'industrie agroalimentaire l'applique peu.

L'info. Les déclarations de bonne intention se sont multipliées ce week-end au Salon de l'Agriculture à Paris. Un accord est sur le point d'être trouvé entre les acteurs de la filière bovine pour instaurer un étiquetage "viande bovine française" jusque dans les plats transformés. Un tel système existe déjà dans la filière porc depuis deux ans. Mais selon les informations d'Europe 1, il n'est pas efficace.

Un accord peu suivi. Depuis décembre 2010, le sigle VPF (viande de porc français) a été mis en place. Il est le fruit d'un accord volontaire signé entre tous les acteurs de la filière, éleveurs, industriels et grandes surfaces, exactement comme celui qui se prépare dans la viande bovine en ce moment. Mais deux ans après, seuls 30% des produits charcutiers sont labellisés Origine France ou VPF. Tandis que 10% mentionnent, en tout petit, "Union Européenne" et 60% n'indiquent aucune provenance.

La colère des producteurs. Les éleveurs de porcs se sentent donc trahis. "On s'est aperçus que certains industriels ne jouent pas le jeu. Ils achètent ailleurs, moins cher", dénonce l'un d'eux sur Europe 1.

Et effectivement, les porcs produits à l'étranger, notamment en Allemagne ou en Pologne, coûtent moins cher que les bêtes élevées en France. Depuis une vingtaine d'années, les industriels utilisent donc de moins en moins de porcs français. Aujourd'hui 35% du porc préparé dans les charcuteries vendues dans l'Hexagone vient de l'étranger. Voilà pourquoi une partie des industriels refuse d'appliquer complètement l'accord sur l'étiquetage.