Viande de cheval : la filière "a peur"

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avec Pascal Berthelot
INFO E1 - Pour tenter de rassurer le consommateur, un logo "viande équine française" va être crée.

Alerte rouge sur la consommation de viande de cheval. Plus de six mois après un premier scandale autour de plats préparés, la viande de cheval se retrouve malgré elle de nouveau sous les feux de l'actualité. Au moins 3.000 chevaux ont été abattus illégalement pour être intégré dans la chaîne alimentaire en France, a-t-on appris vendredi. Cette nouvelle affaire inquiète au plus haut point la profession, qui tente de réagir.

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Création d'un logo. Selon les informations d'Europe 1, un logo nommé "Viande équine française" devra voir le jour très prochainement. Une réunion au ministère de l'Agriculture devrait se tenir lundi ou mardi sur le sujet. Le but, bien sûr, est de rassurer le consommateur et lui garantir que son steak de cheval provient bien d'un animal né et élevé en France selon les normes sanitaires en vigueur, et non d'un cheval de loisirs - dit de selle -, considéré comme impropre à la consommation.

"On a peur". La création de ce logo vise à maintenir en vie une filière qui a déjà perdu beaucoup de poids depuis quelques années. Aujourd'hui, on ne mange quasiment plus de viande de cheval (0,4% de l'ensemble de la viande consommée en France). "On a peur. On va perdre des exploitations qui vivent du cheval", résume sur Europe 1 Jacques Largeron, le président de la Fédération nationale des éleveurs professionnels d'équidés (FNEPE). Ce dernier se dit d'ailleurs "extrêmement surpris" par ce nouveau scandale. "On ne s'attendait pas à mettre à jour un tel trafic", a-t-il ajouté avant de conclure : "l'impact est énorme".

L'enquête continue. Les révélations de vendredi n'ont amené à aucune mise en examen à ce jour. Un juge d'instruction a été nommé au pôle santé de Marseille, et une enquête préliminaire est toujours en cours à Charleville-Mézières. Mais le système mis à jour fait froid dans le dos.

Aller-retour en Belgique. En général, les propriétaires de chevaux de loisirs se font aborder chez eux. Un rabatteur leur propose de prendre en charge leur vieux cheval sous un faux prétexte, souvent pour lui offrir une retraite paisible. En réalité, le cheval est convoyé jusqu'en Belgique où ses papiers sont falsifiés. Il y est engraissé quelques semaines, avant de revenir en France avec de faux papiers, où il est abattu. Une pratique dangereuse car le cheval de loisir est considéré comme impropre à la consommation. Au cours de sa vie, contrairement à un cheval d'élevage, il aura ingurgité des médicaments, notamment des anti-inflammatoires dangereux pour la santé humaine.