Varin : "retour à l'équilibre fin 2014"

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avec agences , modifié à
PSA a tenu mercredi un Comité central d'entreprise extraordinaire. Ce qu'il faut en retenir. 

Alors que le gouvernement dévoilait son plan destiné à rebooster une filière auto en panne, PSA tenait mercredi un Comité central d'entreprise (CCE) extraordinaire au siège du groupe, à Paris. C'est l'acte II d'un vaste plan de restructuration, l'acte I étant l'annonce choc du 13 juillet de 8.000 suppression d'emplois. Ce qu'il faut en retenir.

Les syndicats "gagnent du temps". Les représentants du personnel de PSA Peugeot Citroën ont demandé à l'unanimité la désignation d'un expert-comptable. Les syndicats ont annoncé cette décision en précisant que l'expert débuterait sa mission le 27 août et rendra un rapport le 4 septembre. Et la direction a accepté cette nomination.

De cette manière, ils ont repoussé la consultation des élus du personnel sur le plan de réduction de postes. Pour Jean-Pierre Mercier, délégué CGT, la nomination d'un expert "repousse provisoirement la machine à licencier". "C'est un petit point mais dans la longue guerre qu'on va mener, il n'y a pas de petits pas", a-t-il ajouté.

Selon Tania Sussest, du SIA (syndicat indépendant de l'automobile), "l'objectif était de gagner du temps et de décaler la procédure pour mieux organiser la suite. Serge Maffi, délégué central du GSEA, dont dépend le SIA, a expliqué: "on ne veut pas donner crédit à la direction sur la simple base de ce qu'elle nous dit. Nous attendons l'avis de l'expert". Franck Don, délégué CFTC, a précisé que ce serait le cabinet d'expertise Secafi qui réaliserait l'audit demandé par les syndicats.

Le gouvernement avait lui aussi mandaté un expert, Emmanuel Sartorius, pour réaliser une expertise sur la situation financière et économique du groupe. De premières conclusions doivent être rendues fin juillet, avant un rapport final en septembre.

L'action du groupe résiste en bourse

PSA dévoile ses chiffres noirs. Cette décision intervient dans un contexte crispé. PSA a annoncé le 13 juillet un vaste plan de restructuration prévoyant 8.000 suppressions de postes. Et il révèle mercredi un nouveau plan d'économies de 1,5 milliard d'euros à l'horizon 2015, après être tombé dans le rouge au premier semestre en raison d'une chute de ses ventes en Europe deux fois plus rapide que celle du marché. Le premier constructeur automobile français, qui prévoit une baisse de 8% du marché automobile européen en 2012, a accusé sur les six premiers mois de l'année une perte nette, part du groupe, de 819 millions d'euros, alors qu'il avait dégagé un an plus tôt un bénéfice de 806 millions.

» Lire : comment PSA en est arrivé là

La division automobile, dont le chiffre d'affaires a baissé de 10,5% à 20,20 milliards d'euros, a accusé une perte opérationnelle courante de 662 millions, contre un bénéfice de 405 millions un an plus tôt. Le nouveau plan d'économies, intitulé "Rebond 2015", vient s'ajouter au précédent plan de réduction de coûts et au programme de cessions d'actifs de 1,5 milliard d'euros en vigueur en 2012. Il prévoit notamment 600 millions d'euros de baisse des coûts de structure obtenue grâce à la restructuration annoncée le 13 juillet. Il table aussi sur 550 millions de nouvelles coupes dans les investissements et sur 350 millions correspondant aux premières synergies attendues de l'alliance avec le constructeur américain General Motors. Il reviendra donc à l'expert fraichement désigné de confirmer ou non la nécessité de ces coupes.

Lors d'une conférence de presse le patron de PSA, Philippe Varin, a confirmé le plan de suppressions des 8.000 postes, tout en soulignant sa confiance dans ce chemin vers le retour à l'équilibre qui doit intervenir fin 2014.

2.000 salariés rassemblés à Paris. Dans ce contexte, près de 2.000 salariés de PSA se sont rassemblés mercredi matin devant le siège du groupe à Paris à l'occasion du Comité central d'entreprise. "Ce n'est pas aux salariés de payer la note. Nous avons des actionnaires multi-millionnaires alors que PSA a déjà supprimé 20.000 emplois en France ces six dernières années. C'est aux actionnaires de se serrer la ceinture", argue le délégué CGT de PSA, Jean-Pierre Mercier.

Fitch dégrade la note de PSA.  Et comme une mauvaise nouvelle n'arrive jamais seule, 'agence de notation Fitch a annoncé mercredi qu'elle abaissait sa note sur la dette long terme du groupe automobile PSA Peugeot Citroën d'un cran, de BB+ à BB. "L'abaissement de la note reflète la révision en baisse par Fitch de ses attentes de chiffre d'affaires, de bénéfices et de génération de trésorerie sous-jacente pour la période 2012-2014, à la suite de la publication par le groupe de ses résultats du premier semestre", a expliqué l'agence dans un communiqué. Le titre du groupe encaisse toutefois bien les coups, puisque l'action PSA progressait de 0,6%, à 6,28 euros, à 13h30.