Une maison pour composer une nouvelle famille (partie 1)

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Faire famille hier, recomposer une famille aujourd'hui.Après un divorce ou une séparation, la question du logement devient cruciale. Surtout lorsqu’il s’agit de vivre en famille recomposée avec des enfants issus d’une précédente union. Etat des lieux.

Faire famille hier, recomposer une famille aujourd'hui.

Après un divorce ou une séparation, la question du logement devient cruciale. Surtout lorsqu’il s’agit de vivre en famille recomposée avec des enfants issus d’une précédente union. Etat des lieux.

 

 

 

 

 

 

Variations sur le thème de la famille

 

Célibataire, ayant vécu en union libre (la « cohabitation juvénile » des sociologues) de 22 à 34 ans avec trois compagnes successives ; chaque union a duré quelques années ; a habité dans un quartier étudiant, puis au centre-ville, puis dans un quartier résidentiel, des appartements en location ; se marie par amour à l’âge de 34 ans, divorce en général par désamour, 12 ans plus tard en moyenne soit à 46 ans, comme 1 sur 3 de ses copains parisiens et comme 1 sur quatre de ses amis provinciaux ; père de deux enfants dont il partage la garde avec son ex, qui, elle, restera célibataire pendant plusieurs années de plus que lui ; avant que, l’un et l’autre, ne se remettent en couple chacun de son côté et qu’ils cherchent deux logements pour abriter chacune des familles ainsi « recomposées ».

 

Après une séquence célibat, plusieurs cohabitations successives, une séquence « monoparentalité », la remise en ménage et la recomposition familiale se profile pour Jean (ou Pierre, ou Jacques, etc.), père divorcé de deux garçons avec Jeanne (ou Anne, Marie, ou Elodie, etc.), maman célibataire d’une fillette. Ils vivront désormais dans une maison commune, quitte à voir les garçons aller et venir entre la nouvelle maison de leur père et celle, située dans un autre quartier de la ville, de leur mère (qui s’est finalement remise en couple). La fillette ira passer la moitié de ses vacances chez son père, qui habite avec sa nouvelle compagne dans une autre ville. Jean et Jeanne forment maintenant ce qu’il est convenu d’appeler une « famille recomposée », une expression au goût du jour qui désigne une façon de vivre et un arrangement familial fort anciens.

 

 

 

 

 

Marâtres et cruels beaux-pères

 

Car, nous l’avons simplement oublié, le temps n’est pas loin où les mariages étaient affaire d’arrangement familial, de lignée ou économique et où les femmes étaient nombreuses à mourir en couches. Les veufs s’empressaient de se remarier pour, disait-on, redonner une « mère à leurs enfants ». Les contes de fées, mais aussi les récits familiaux, sont pleins de ces figures de pères incapables de prendre soin des enfants, de certains portraits de bonnes « secondes mères » mais surtout des portraits de « marâtres » auxquelles ils les confient. La marâtre de Cendrillon est emblématique ! Elle est elle-même mère de deux filles et alors, à quels drames n’assistons-nous pas ! Cendrillon est chargée de toutes les corvées et elle habite au grenier ou dans la sombre cave tandis que ses sœurs se prélassent dans des chambres confortables à l’étage noble …

 

Il n’est pas loin non plus le temps, en fait jusqu’au lendemain de la Première guerre mondiale, où la vieillesse était relativement rare et où, les époux mourant jeunes, les veuves reprenaient mari pour survivre économiquement, pour tenir la boutique ou la ferme et pour refaire famille. Dans ce cas aussi, à quelques notables exceptions près, des romans, des films et des récits familiaux, mais aussi les recherches, en particulier historiques, témoignent de ces fils « du premier lit » qui étaient chassés par le nouvel « homme de la maison » pour dormir dans l’étable ou pour vagabonder sur les chemins. Les témoignages étaient nombreux de demi-sœurs qui devenaient rivales ou qui étaient expulsées de la maison de leur mère pour aller travailler comme domestiques dans d’autres fermes ou chez les bourgeois des grandes villes.

 

 

 

 

Mariage d’amour ne dure pas toujours

 

De nos jours, l’espérance de vie est longue pour les hommes comme pour les femmes, les chances de vieillir en bonne santé n’ont jamais été aussi grandes, et les naissances se déroulent, dans la grande majorité des cas, sans difficulté pour la mère et l’enfant. A quoi s’ajoutent plusieurs faits sociologiques majeurs.

 

 

Très lentement mais sûrement, sur deux siècles, le mariage est devenu « d’inclination ». L’amour est tout autant la clé de voûte de l’union libre. Tout aussi sûrement, le désir d’être soi-même - autonome et respecté, aimé mais non entravé – s’est affirmé. Ces deux ingrédients sont volatiles, on le devine, et fort difficiles à maîtriser pour maintenir le cap sur le long cours.

 

 

Les femmes sont entrées massivement sur le marché du travail et maîtrisent désormais leurs ressources financières. Si le divorce appauvrit en général plus les femmes que les hommes et si les moins qualifiées d’entre elles sur le plan professionnel s’appauvrissent encore plus, pour beaucoup, le remariage immédiat pour raisons économiques n’est plus une absolue priorité. Et les hommes, que le divorce appauvrit moins, occupent encore assez peu la scène des corvées domestiques et de l’entretien des enfants, mais essaient tout de même de s’en mêler un peu plus. Divorcés ou séparés de leur compagne d’union libre, ils peuvent tenir quelque temps en célibataire père de famille monoparentale avant de composer une famille supplémentaire.

 

 

 

 

La famille, aujourd’hui, prend bien des visages différents à différentes étapes d’une vie et son histoire est devenue, pour beaucoup, séquentielle. Et nous assistons moins à des « recompositions » familiales qu’à la multiplication des formes familiales. Une des conséquences en est que les lieux que l’on habite et que l’on peut appeler « ma maison » ou « chez moi » se succèdent au même rythme. Souvent, en particulier pour les enfants, on entre de plain pied dans la multi-résidentialité, entre « chez mon père », « chez ma mère » et tout aussi souvent, les maisons des grands parents paternels et maternels où ils passent bien des week-ends et des vacances.

 

 

On peut alors s’interroger. Qui dort où et pourquoi ? Et, pour ces adultes et ces enfants, qu’est-ce qu’habiter veut dire ?

 

 

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