Un repreneur pour la Fonderie du Poitou?

Le tribunal de commerce de Nanterre rendra jeudi sa décision concernant la reprise de la Fonderie du Poitou aluminium.
Le tribunal de commerce de Nanterre rendra jeudi sa décision concernant la reprise de la Fonderie du Poitou aluminium. © MAXPPP
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MS avec AFP , modifié à
La justice va rendre sa décision, 3 jours après que Sarkozy a assuré qu'elle serait "sauvée".

Le président-candidat Nicolas Sarkozy l'a affirmé lundi : la Fonderie du Poitou aluminium (FDPA) d'Ingrandes, dans la Vienne, sera "sauvée". Trois jours après cette annonce, le tribunal de commerce de Nanterre rendra sa décision jeudi.

Un seul repreneur pour FDPA

A moins d'une semaine du premier tour de la présidentielle, le chef de l'Etat s'était rendu lundi sur le site de FDPA (groupe Montupet) pour annoncer la reprise de ce fabricant de culasses, sous-traitant de Renault, par l'équipementier automobile Saint Jean Industries, basé dans le Rhône. La CGT a aussitôt relativisé l'annonce de Nicolas Sarkozy "venu à son initiative annoncer ce qui était déjà prévu".

Selon le candidat de l'UMP, le groupe Saint Jean Industries, qui compte reprendre 392 salariés, bénéficiera de 12 millions d'euros d'investissement de l'Etat, grâce au Fonds de modernisation des équipementiers automobiles (FMEA), tandis que Renault investira 19 millions d'euros dans FDPA qui pourra compter sur une aide publique de 8 millions d'euros au titre de la réindustrialisation. L'activité ne sera que "partielle" les deux premières années, a prévenu le président-candidat.

Saint Jean Industries est le seul repreneur devant le tribunal de commerce. La direction de la Fonderie a aussi déposé un plan de continuation devant la justice, mais il est massivement rejeté par les représentants des salariés. Quatre autres offres n'ont pas paru réalistes ou ont été abandonnées, la dernière en date, celle du groupe Arche, remonte au week-end.

Comme de nombreux élus locaux, l'ancienne candidate à la présidentielle Ségolène Royal avait appelé plusieurs fois l'Etat, actionnaire à hauteur de 15% de Renault, à intervenir pour faire pression sur le constructeur, dont les commandes représentent encore 85% du chiffre d'affaires de la fonderie. Objectif : qu'il reprenne l'entreprise dans son giron, "la solution la plus viable", selon les syndicats.

Renault a promis d'aider la Fonderie

Depuis le placement en redressement judiciaire le 20 octobre par le tribunal de Nanterre, les 455 salariés n'ont en effet eu de cesse de réclamer leur réintégration au groupe automobile qui a créé l'usine en 1979 avant de la revendre en 1998. Montupet l'a rachetée en 2010.

Les salariés exigeaient depuis plusieurs mois que le constructeur s'engage au moins formellement à commander jusqu'à un million de culasses en 2015 - volume nécessaire pour assurer la viabilité de FDPA, selon eux - afin de favoriser les propositions de repreneurs potentiels. Le 14 mars, lors d'une audience de procédure, Renault a finalement promis de tels volumes de commandes. Et lundi, Nicolas Sarkozy a assuré avoir obtenu de Renault un "engagement écrit formel" pour des commandes jusqu'à un million d'unités en 2015.

La mise en redressement judiciaire a été décidée à l'issue d'une grève de deux mois des salariés, qui protestaient contre un plan de la direction visant à baisser les salaires de 25%.