Un paramètre sous estimé : Le temps et coût de transport

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En zone rurale et loin des gares. C’est la seule parade trouvée par les particuliers aux petits budgets pour devenir propriétaires. Ces dernières années, le prix de l’immobilier avait tellement augmenté dans les centres villes que la solution pour se loger consistait à s’en éloigner le plus possible. Beaucoup d’acheteurs ont opté pour ce scénario.

En zone rurale et loin des gares. C’est la seule parade trouvée par les particuliers aux petits budgets pour devenir propriétaires. Ces dernières années, le prix de l’immobilier avait tellement augmenté dans les centres villes que la solution pour se loger consistait à s’en éloigner le plus possible. Beaucoup d’acheteurs ont opté pour ce scénario.

 

 

 

 

 

 

Ce choix d’une situation « excentrée » leur a permis de faire d’une pierre deux coups : d’abord limiter le budget, et aussi gagner des mètres carrés supplémentaires. Toutefois, cette logique a ses avantages et ses inconvénients. De nombreuses dépenses, notamment celles des transports sont générées par cette situation géographique. Mieux en prendre conscience avant même de s’installer dans le logement et surtout pas après coup.

 

 

 

 

 

Les atouts

 

La qualité de vie hors des centres urbains est prisée par beaucoup de personnes. Travailler en ville et vivre à la campagne est un idéal accompli ces dernières années par de nombreux Français. Quoi de plus agréable que de se réveiller avec le chant des oiseaux et d’être entouré de verdure ! Certains choisissent volontairement des lieux isolés, loin de tout, pour goûter au repos et au calme.

 

 

Dans ces contrées, l’espace de vie est aussi gagnant. Pour un même budget, vous pourrez acheter un appartement en ville ou une maison aux surfaces plus généreuses situées à la campagne.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Les inconvénients

 

Cette vie idyllique au vert loin de la fureur de la ville offre de nombreux inconvénients. Le transport n’est surtout pas à négliger. Si vous êtes loin de tout, il faudra disposer de votre voiture et réaliser les « allers retours » pour vous rendre tous les jours à la gare ou pour aller de votre domicile à votre travail.

 

Vous êtes en couple et travaillez à des endroits différents ou avec des horaires décalés ? Il faudra disposer de deux voitures. Outre leur prix d’achat, ces dernières devront être entretenues, réparées et assurées. Sans oublier le coût de l’essence. Cette donnée est non maîtrisable. Il y a trois ans, la flambée des prix à la pompe a fait réfléchir certains ménages installés loin des villes. Cette explosion du cours du baril a fait gonfler leurs budgets d’essence. Le risque était palpable : la mise en péril d’un équilibre financier déjà fragile.

 

Les revenus de ces ménages ne sont généralement pas très élevés. Une étude de la Direction régionale de l’équipement de l’Ile-de-France (Dreif) et de l’Agence départementale pour l’information sur le logement (Adil 75) démontrait il y deux ans que l’éloignement des centres villes n’était pas forcément rentable.

 

 

Le prix abordable au mètre carré d’un bien excentré est en fait vite compensé par les coûts de transports. Le ménage francilien, par exemple, dépense en moyenne 564 euros par mois pour se déplacer. Dans ce total, moins de 6 % sont consacrés à la carte orange, les 94 % étant avalés par la voiture !

 

 

 

 

 

Dans les zones de prix immobiliers les plus élevés et donc près des centres urbains, le transport est moins coûteux. Il absorbe entre 183 et 290 euros par mois. En troisième couronne, cette dépense est multipliée par trois ou quatre, souvent comprise entre 518 et 701 euros. Cela représente presque autant qu’une mensualité de crédit immobilier ou que le paiement d’un loyer !

 

Vous n’utilisez pas la voiture ? Il faudra s’arranger avec les transports en commun (TER, RER, car, bus) et acheter des cartes et des abonnements dont le prix augmentent doucement mais sûrement. Le temps passé dans les transports est une variable à ne pas sous estimer. C’est de la fatigue, du stress, voire des inquiétudes en cas de retards ou de grèves.

 

Le temps non passé à la maison nécessite l’organisation d’une garde longue durée pour les enfants et donc le paiement d’ une nounou en plus. Partir tôt et loin pour revenir tard se paie à un moment ou un autre.

 

A savoir : le coût des transports n’est généralement pas intégré par les banques dans le calcul du taux d’effort du ménage candidat au prêt.

 

L’Union des Maisons Françaises (UMF), syndicat professionnel des constructeurs de maison individuelle, s’est livré récemment à une simulation avec l’hypothèse suivante :

 

 

Un ménage habite une maison neuve construite en zone rurale, à 20 kilomètres de la ville, plutôt qu’en zone urbaine. Il dépensera 1 760 euros dans son budget voiture.

 

En revanche, ses gains de charges annuels se retrouvent dans les impôts locaux souvent moins gourmands.

 

D’autre part, le ménage aura acquis pour 54 100 € un terrain de 1573 m2 alors que s’il avait acheté en zone urbaine, il aurait payé 98 500 € pour un terrain plus petit de 1 142 m2. L’économie d’investissement entre la ville et la campagne est donc de 44 400 euros.

 

L’UMF conclut qu’il faudrait 38 ans de transports quotidiens pour contrebalancer l’économie sur le terrain.

 

A méditer !