Un ex-cadre accuse Renault de fraude

Un ancien directeur financier d'une filiale de Renault accuse le constructeur français d'avoir eu recours à des fausses factures pour léser le fisc.
Un ancien directeur financier d'une filiale de Renault accuse le constructeur français d'avoir eu recours à des fausses factures pour léser le fisc. © MaxPPP
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Frédéric Frangeul avec agences , modifié à
Il prétend que le constructeur a fabriqué des fausses factures pour léser le fisc.

C’est une nouvelle affaire encombrante pour la marque au losange. Un ancien directeur financier d'une filiale de Renault au Luxembourg accuse le constructeur français d'avoir eu recours à des fausses factures visant à léser le fisc, selon le témoignage recueilli par la justice lors de l'enquête de la justice sur les motifs de son licenciement.

Etienne Mars, l’homme a l’origine de ces révélations rapportées mercredi par Libération occupait le poste de directeur financier de Renault Retail Group jusqu’à son licenciement en 2009. Il fait partie des trois cadres de cette filiale luxembourgeoise qui se sont portés partie civile dans l'enquête sur la fausse affaire d'espionnage du groupe automobile, s'estimant eux aussi victimes d’accusations mensongères.

Fausser le bilan financier pour payer moins d’impôts

Selon Etienne Mars, Renault Retail Group "émettait de fausses factures à l'adresse des filiales européennes d'un montant déterminé", indique un rapport d'enquête de la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI) cité par Libération. Ces sommes, payées selon lui par des filiales à une société du groupe Renault, avaient pour but de "fausser à la baisse le bilan financier et baisser les impôts de chaque succursale Renault dans son pays d'implantation".

Le système aurait ainsi perduré jusqu'en 2007, avant l'arrivée d'un nouveau directeur financier chez Renault Retail Group qui aurait progressivement fait le ménage, selon l'ancien cadre. "Etienne Mars a apporté par la suite aux enquêteurs les documents appuyant ses dires", selon une source proche du dossier citée par Libération.

"Ils savaient beaucoup de choses", selon Gevrey

Etienne Mars, Alex Hoffmann, l'ex-directeur des ventes de RRG et Antonio Rigo, l'ex-directeur technique, affirment que leur départ du groupe automobile, par licenciement en 2009 pour les deux premiers et par démission pour le troisième, étaient injustifiées.

Les accusations d’Etienne Mars ont été relayées mercredi matin par Dominique Gevrey, mis en examen pour escroquerie dans la fausse affaire d'espionnage qui a secoué Renault l’an dernier. Selon lui, le constructeur a licencié les trois cadres la filiale luxembourgeoise car ils étaient des "gêneurs". "En clair, a affirmé Dominique Gevrey sur France Info, je pense surtout que RRG voulait se débarrasser de cadres dirigeants qui savaient beaucoup de choses sur des fausses facturations".