'The Economist' épingle la frivolité de la France face aux déficits

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www.boursier.com , modifié à
Le magazine anglo-saxon estime qu'aucun des candidats à la présidentielle ne prend le problème à bras le corps...

La France serait en plein déni sur la gravité de ses déficits publics... 'The Economist', l'influent magazine économique anglo-saxon, épingle ainsi dans sa dernière édition les candidats à la présidentielle française en estimant qu'aucun d'entre eux ne prend à bras de corps la réduction structurelle des dépenses publiques... "La France dans le déni, l'élection la plus frivole des pays occidentaux", titre ainsi l'hebdomadaire sur sa "Une", en illustrant ses propos par un détournement du célèbre tableau de Manet, "Le déjeuner sur l'herbe". Dans la version revisitée, les visages masculins ont été remplacés par ceux de Nicolas Sarkozy et de François Hollande, conversant avec une jeune femme nue (la France ?), qui ne semble d'ailleurs pas du tout intéressée par leurs propos ! L'hebdomadaire libéral renvoie les deux principaux candidats dos à dos, en estimant qu'ils ne mettent pas assez l'accent sur la réduction des déficits, contrairement à l'Espagne, l'Italie et la Grèce : "Le plus frappant au sujet de l'élection française est le peu de choses qui sont dites sur la situation économique désastreuse du pays !", juge 'The Economist'. "Les candidats lancent au moins autant de promesses de dépenses que de promesses de dépenser moins... Personne n'a de calendrier précis pour réduire les impôts en France, dont le niveau fait pleurer", assène le journal. L'éditorialiste conclut même que si elle continue sur cette voie, l'économie française pourrait se bien retrouver "au centre de la prochaine crise de la zone Euro"... Côté français, une indifférence polie accueille pour l'instant les reproches du journal britannique... De fait, l'approche de l'élection présidentielle n'incite sans doute pas les candidats à annoncer aux Français de nouveaux sacrifices à venir pour atteindre les objectifs de désendettement... L'hypothèse d'un troisième plan de rigueur reste taboue, même si beaucoup d'économistes le jugent incontournable. Rappelons que tant François Hollande, le candidat du PS, que Nicolas Sarkozy, candidat de l'UMP, se sont engagés à réduire le déficit à 4,5% fin 2012 et à 3% (la limite du pacte de stabilité européen) d'ici à fin 2013. Coïncidence de calendrier, ce matin, l'Insee a publié les chiffres des déficits à fin 2011, qui montrent une amélioration plus rapide que prévu de la situation... Le déficit public s'est ainsi élevé à 5,2% du PIB à fin décembre, contre un objectif officiel de 5,7%, tandis que la dette publique représentait tout de même à 85,8% du PIB fin 2011.