Taxe carbone : l'UE persiste et signe

L'UE ne reviendra pas sur la taxe qu'elle impose aux compagnies aériennes opérant sur son territoire pour leurs émissions polluantes.
L'UE ne reviendra pas sur la taxe qu'elle impose aux compagnies aériennes opérant sur son territoire pour leurs émissions polluantes. © REUTERS
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avec AFP
Les mesures de rétorsion dans le secteur aérien n’infléchiront pas la détermination européenne.

L'Union européenne garde son cap. Elle n'entend pas revenir sur la taxe qu'elle impose aux compagnies aériennes opérant sur son territoire pour leurs émissions polluantes. Et ce, malgré les représailles commerciales, formulées notamment par la Chine.

Tant qu'une solution internationale n'aura pas été trouvée pour réduire les émissions du transport aérien, "l'UE maintiendra son système ETS (le marché carbone payant européen, NDLR), et j'ai le sentiment que nous avons un Conseil uni sur ce sujet", a déclaré vendredi le ministre danois chargé du Climat, Martin Lidegaard, dont le pays assure actuellement la présidence des 27.

Ce porte-parole de l'Union européenne a également souligné que des négociations au sujet des émissions du secteur aérien civil étaient en cours dans le cadre de l'Organisation de l'aviation civile internationale (OACI).  "L'UE et bien d'autres pays veulent une solution internationale au sein de l'OACI", a ajouté Martin Lidegaard.

L'Union européenne prête à riposter

Reste que la mesure provoque une levée de boucliers à travers le monde. Le patron de l'avionneur européen EADS, Louis Gallois, avait révélé jeudi que la Chine bloquait des achats d'appareils Airbus par les compagnies chinoises en représailles à la taxe carbone européenne. " Le gouvernement chinois refuse d'approuver des commandes de longs courriers des compagnies chinoises", avait-il expliqué.

Face à ces menaces, l'Union européenne s'est dite vendredi prête à riposter. La Commissaire chargée du Climat, Connie Hedegaard, a dit aux ministres de l'Environnement suivre "très attentivement" ces informations et a averti que "si des pays décident des mesures discriminatoires contre des sociétés européennes, la Commission prendra immédiatement les mesures appropriées".

Entrée en vigueur sur le papier le 1er janvier 2012, la législation européenne oblige les compagnies opérant dans l'Union européenne, quelle que soit leur nationalité, à acheter l'équivalent de 15% de leurs émissions de CO2, soit 32 millions de tonnes, pour lutter contre le réchauffement climatique. 26 des 36 membres de l'OACI, dont la Chine, les Etats-Unis et la Russie, contestent la mesure.