Tabac, des ventes qui font tousser

Le président de la confédération des buralistes, Pascal Montredon, rencontre mardi après midi le chef de cabinet de la ministre de la santé, Marisol Touraine.
Le président de la confédération des buralistes, Pascal Montredon, rencontre mardi après midi le chef de cabinet de la ministre de la santé, Marisol Touraine. © MAXPPP
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Pascal Berthelot avec , modifié à
 Les buralistes s’inquiètent : les ventes ont chuté de 8% en juillet.

Les buralistes l’assurent : ils ne sont pas en bonne santé, du moins financière. Le président de la confédération des buralistes, Pascal Montredon, rencontre mardi après midi le chef de cabinet de la ministre de la santé, Marisol Touraine. "Et nous sommes particulièrement inquiets", avoue au micro d’Europe1 Pascal Montredon. En cause, une baisse continue des ventes de cigarettes, allant jusqu'à 8% en juillet. 

"Ils vont acheter sous le manteau"

Après une hausse du prix du tabac, les ventes diminuent traditionnellement, puis se mettent de nouveau à augmenter au bout d’un certain temps. Or la dernière hausse date du 17 octobre 2011, et les ventes continuent du baisser.

Celles-ci sont en effet en chute de 4,3% sur la période allant d’octobre à juin, par rapport à la même période l’année dernière. Et la baisse atteint même 8% au mois de juillet. À 6 euros en moyenne, le prix du paquet a atteint un seuil psychologique, selon Pascal Montredon. "Nos clients nous disent : j’en ai marre, maintenant le tabac est trop cher, je vais trouver de nouvelles alternatives, insiste le professionnel. Du coup ils vont acheter au delà de nos frontières ou sous le manteau, au travers de réseaux mafieux, ou sur internet où les ventes explosent."

"La hausse trop tôt et trop fort"

En France, une cigarette sur six (15,8%) est issue de la contrebande et de la contrefaçon, échappant au réseau officiel des buralistes, selon une étude du cabinet KPMG pour Philip Morris publiée mardi. D'autres études réalisées par des fabricants, mais aussi une étude des Douanes, aboutissent à la même proportion. Au total, 21% des cigarettes fumées n'ont pas été achetées dans le réseau officiel des buralistes.  

» Lire pour le détail : 15% des cigarettes fumées dans l’illégalité

Pour les fabricants, ce marché illégal se développe d'autant plus que les prix augmentent. Et la tendance ne devrait pas s'inverser : le gouvernement a annoncé une prochaine hausse de 6% du prix du tabac à l'automne, faisant passer tous les paquets vendus en France à 6 euros minimum.

C'est "trop tôt et trop fort", estime le patron des buralistes, qui craint que l'annonce avant les vacances d'une augmentation dès septembre ne conduise beaucoup de vacanciers "à faire le plein" de cigarettes achetées moins cher à l'étranger.