Standard and Poor's dégrade l'Italie

Le plan d'austérité voté en juillet n'aura pas permis de conserver la confiance des agences de notation.
Le plan d'austérité voté en juillet n'aura pas permis de conserver la confiance des agences de notation.
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avec Reuters et la correspondante d'Europe 1 à Rome, Anne Treca , modifié à
L'agence a annoncé qu'elle abaissait d'un cran la note de l'Italie et défend une évaluation apolitique.

Un peu plus d'un mois après les Etats-Unis, qui ont perdu leur "triple A", c'est au tour de l'Italie de subir une baisse de sa note par Standard and Poor's. La note de la dette à long terme a été abaissée de "A+" à "A" et la note à court-terme de "A-1+" à "A-1".

Face à un endettement de 1.900 milliards d'euros, équivalant à 120% du PIB annuel, le gouvernement Berlusconi a fait adopter la semaine dernière par le Parlement un plan d'austérité prévoyant 59,8 milliards d'euros d'économies avec l'objectif de ramener le budget à l'équilibre en 2013. Mais ce plan de rigueur, combinant hausse des impôts et baisse des dépenses, n'a pas suffi à convaincre l'agence de notation.

Des raisons économiques et politiques

Standard and Poor's explique aujourd'hui sa décision par un double argument. Economique, d'abord avec des faibles perspectives de croissance, qui vont compliquer la réduction du déficit et de la dette. Politique ensuite, en raison de la fragilité de la majorité de Silvio Berlusconi. "De notre point de vue, les mesures et le calendrier du Plan de réforme nationale de l'Italie ne contribueront sans doute guère à stimuler la performance économique de l'Italie, surtout dans un contexte de resserrement des conditions financières et en raison du programme d'austérité budgétaire du gouvernement", justifie S&P.

Berlusconi critique la décision de Standard & Poor's

"Les appréciations de Standard & Poor's semblent davantage dictées par des histoires parues dans les journaux que par la réalité et elles semblent avoir été négativement influencées par des considérations politiques", a déclaré Silvio Berlusconi dans un communiqué. Le président du Conseil italien a rappelé que Rome avait déjà approuvé des mesures pour équilibrer son budget dès 2013 et que le pays adopterait prochainement des mesures pour stimuler la croissance.  

Face aux accusations du gouvernement italien, Standard and Poor's a aussitôt rétorqué, assurant que son évaluation était "apolitique". "Les notes souveraines de S&P sont des évaluations apolitiques", basées sur l'évolution du "risque de crédit, fournies aux investisseurs", a insisté l'agence dans un communiqué publié en Italie.

L'Italie était notée "A+" par Standard and Poor's depuis octobre 2006. Aux yeux de l'agence, l'Italie reste dans la catégorie des émetteurs obligataires solides mais susceptibles d'être affectés par des changements de la situation économique.