Restauration : accord salarial "historique"

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
Cinq syndicats et trois organisations patronales ont conclu un très important accord social. Mais les prix ne baisseront plus.

Hervé Novelli n’hésite pas à parler d’accord "historique". Le secrétaire d’Etat au Commerce s’est félicité mardi de l’issue des négociations sur les salaires dans la restauration, dans le cadre de la baisse de la TVA à 5,5% depuis juillet. Cinq syndicats de salariés et trois des cinq organisations patronales ont en effet conclu un accord qui doit permettre d'augmenter les salaires des 800.000 employés du secteur. Le texte, qui aura force de loi, prévoit une revalorisation moyenne de 5% des salaires, le versement d'une "prime TVA" représentant 2% du salaire annuel et plafonnée à 500 euros, l'octroi de deux jours fériés supplémentaires et la création d'une mutuelle santé.

Selon le ministère de l’Economie, l’accord va coûter un milliard d'euros aux restaurateurs, soit "la moitié" des gains qu'ils ont enregistrés avec la baisse de la TVA. Deux organisations patronales, le GNC et l'Umih, la plus importante du secteur, qui revendiquent 80% des syndiqués, ont toutefois refusé de signer un texte qui selon eux "met en péril" les entreprises. Le texte ne concerne pas en outre la restauration rapide, un secteur "où les mesures sociales proposées sont dérisoires", a dénoncé l'intersyndicale CGT, FO et CFDT.

Et pour la baisse des additions, il faudra repasser. Selon l'Insee, les prix ont baissé de 1,41% entre le 1er juillet et le 30 novembre. Loin des 3% attendus par le gouvernement. Les prix ont même très légèrement remonté en octobre (+0,1%) et en novembre (+0,1%). "La moitié du chemin a été parcouru", a reconnu Hervé Novelli qui ne demandera toutefois plus aux restaurateurs de baisser leurs prix. L'évolution des autres prix, les nécessaires changements de carte font qu'il est "inutile ou impossible de juger la réalité de la baisse", précise-t-il.

Le secrétaire d’Etat au Commerce a simplement demandé aux restaurateurs de "modérer" leurs hausses en 2010 de façon à ce que "leurs prix n'aillent pas plus vite que l'inflation", contrairement à ces dix dernières années. Depuis 2000, l'indice des prix dans la restauration a augmenté plus fortement que l'indice général des prix, +26,6% contre +18,5%.

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