Rachat de SFR : Orange préfère l’offre de Bouygues

Stéphane Richard a joué au poker menteur pendant sa conférence de presse.
Stéphane Richard a joué au poker menteur pendant sa conférence de presse. © MaxPPP
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Damien Brunon , modifié à
Même si son nouveau concurrent pourrait lui faire de l’ombre, Stéphane Richard préfère l’offre de Bouygues à celle de Numéricable.

Saluer une fusion qui met en péril la domination de son entreprise, ce n’est probablement pas la position que l’on attend d’un patron, c’est pourtant celle qu’a adoptée Stéphane Richard, le PDG d’Orange, rapporte le quotidien Les Echos. En marge de l’annonce des résultats annuels de son entreprise, il s’est exprimé sur le rachat en cours de SFR et des candidatures à la reprise de Bouygues et de Numéricable.

Interrogé sur la possibilité d’une fusion entre l’actuelle filiale de Vivendi et l’entreprise de Martin Bouygues, Stéphane Richard a salué l’idée. “J’ai toujours affirmé que l’industrie européenne était allée trop loin dans la fragmentation. Je ne peux donc pas dire, au premier projet de consolidation qui se présente qu’il faille le stopper”, a déclaré le patron d’Orange.

Moins de concurrence. Ce qui étonne dans cette prise de position, c’est que la fusion entre Bouygues et SFR supplanterait Orange dans la domination du marché. Le nouvel acteur pèserait désormais 32 millions de clients contre les “seulement” 27 millions pour Orange. 

Pourtant, la déclaration n’est pas dénuée de sens pour deux raisons. Un rapprochement de SFR avec Numéricable permettrait à l’entreprise de téléphonie mobile d’utiliser les réseaux de son nouveau partenaire et de délaisser ceux qu’elle louait… à Orange. Avec Bouygues, l’entreprise publique ne perdrait donc pas cette manne importante. 

La fusion SFR-Bouygues aurait également l’énorme avantage de supprimer un acteur du secteur du téléphone portable devenu ultra-concurrentiel depuis l’arrivée de Free. “Oui, dans le mobile, ce projet nous damerait le pion, a concédé Stéphane Richard. Mais il y a toujours de la déperdition, ce qui laisse un espace pour les concurrents.”

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