Rachat d'Alstom : Siemens s'associe à Mitsubishi

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Alexis Toulon avec AFP , modifié à
CONTRE PROPOSITION - Le groupe allemand s'est allié au géant japonais pour contrer l'offre de General Electric.

Contre-attaque germano-japonaise dans le dossier Alstom. Siemens s’est associé à MHI (Mitsubishi) pour mettre sur la table 7,25 milliards d'euros pour une partie des activités énergétiques du groupe français, selon la presse japonaise. L’Américain GE continue de faire pression pour racheter Alstom à quelques heures d'une réunion au plus haut niveau de l'Etat français.

Un rachat plus ciblé. Les conglomérats industriels Mitsubishi Heavy Industries (MHI) et Siemens avaient annoncé mercredi s'être alliés pour faire une éventuelle offre commune, afin de contrer General Electric (GE), qui a déjà proposé 12,35 milliards d'euros pour les activités énergétiques du français Alstom. Officiellement les géants nippon et allemand n'ont encore avancé  aucune offre chiffrée, mais le quotidien japonais Nikkei, bible des milieux d'affaires de l'archipel, a affirmé qu'ils proposaient 7,25 milliards d'euros. Cette offre est inférieure en valeur à celle de GE, mais elle concernerait un périmètre plus petit qui exclurait notamment les activités de distribution/transmission.

Préférer les turbines aux trains. Elle serait formulée en deux parties: MHI, associé à son compatriote Hitachi pour l'occasion, proposerait 3,6 milliards d'euros pour les activités de turbines à vapeur d'Alstom, utilisées dans les centrales nucléaires françaises, tandis que Siemens investirait la même somme pour acquérir l'activité de turbines à gaz. Selon une source au fait des discussions, l'allemand prévoirait toujours de céder ses activités ferroviaires à Alstom, qui veut se recentrer sur ce secteur jugé plus porteur, quitte à se passer de sa branche énergie qui pèse environ 70% de ses revenus.

MHI a affirmé en réponse aux informations du Nikkei que "le schéma, le montant de l'investissement et d'autres points" de son offre commune avec Siemens "étaient en cours d'étude" et qu'"aucune décision" n'avait été prise. Les deux groupes feront savoir au plus tard le 16 juin s'ils concrétisent leur intérêt par une offre ferme au conseil d'administration du groupe français.             

Fin du rêve européen ? Mais l'entrée des Japonais dans la bataille pour Alstom bouleverse déjà la donne pour la conquête de ce géant hexagonal, considéré comme stratégique par les plus hautes autorités de l'Etat. Le président de la République François Hollande doit faire le point sur ce sujet dès jeudi matin à 8 heures, avec le ministre de l'Economie Arnaud Montebourg et le Premier ministre Manuel Valls, pour qui l'Etat "n'a pas de préférence pour une offre particulière".

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