Prix du gaz : un rattrapage en vue ?

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Sophie Amsili et Carole Ferry avec agences , modifié à
Le Conseil d'Etat a retoqué le plafonnement fixé par l'Etat. Ouvrant la porte à une hausse.

La hausse des tarifs réglementés du gaz ne sera pas limitée à 2% en cette fin d'année. Le Conseil d'Etat a en effet suspendu jeudi l'arrêté pris par l'Etat en ce sens. Le gouvernement avait décidé de plafonner à 2% la hausse des tarifs de GDF Suez, alors que ce dernier réclamait une augmentation de 5 à 7% pour refléter la hausse de ses coûts de production. Un soulagement pour les ménages, mais une source d'inquiétude pour les petits concurrents de GDF Suez (Poweo Direct Energie, ENI France, Gaz de Paris et Planète Oui). Regroupés au sein de l'Association nationale des opérateurs détaillants en énergie (Anode), ils ont saisi le Conseil d'Etat qui leur a donc donné raison. Ce plafonnement "porte une atteinte grave et immédiate à la situation économique" des membres de l'Anode, estime la plus haute juridiction administrative du pays.

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Un air de déjà-vu. Les tarifs réglementés du gaz étaient déjà au cœur d'un bras de fer entre l'Anode et le gouvernement Fillon. Le scénario était proche : le gouvernement avait décidé de geler toute hausse des tarifs du gaz, poussant GDF Suez ainsi que ses concurrents à saisir le Conseil d'Etat. Celui-ci avait aussi fait annuler le décret.

Préparez-vous à une hausse significative. D'après la Commission de Régulation de l'Energie, les tarifs de GDF Suez auraient dû augmenter de 6,1% au 1er octobre. La décision du Conseil d'Etat devrait pour sa part entraîner un rattrapage rétroactif des factures de GDF Suez pour le quatrième trimestre, peut-être l'ordre de 4%, auxquels s'ajoute une hausse prévue de 1% au 1er janvier, soit 5% au total. Cela représente 60 euros supplémentaires sur la facture moyenne d'une famille de quatre personnes qui se chauffe au gaz. Le gouvernement a un mois pour se prononcer.