Privés de leur "taxe sur l'électricité", les maires se rebiffent

Les maires de France se mobilisent contre le retrait d'une taxe qui leur faisait gagner plusieurs centaines de milliers d'euros.
Les maires de France se mobilisent contre le retrait d'une taxe qui leur faisait gagner plusieurs centaines de milliers d'euros.
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Damien Brunon et Martial You , modifié à
LA FRONDE - L’Association des maires de France se mobilise contre le retrait de cette taxe qui rapporte beaucoup aux communes.

L’INFO. Une fronde des maires, le gouvernement pouvait s’y attendre sur les rythmes scolaires ou la réforme territoriale. Mais c’est à propos du retrait d’une “taxe sur l’électricité” que se mobilisent les édiles. Un texte voté il y a moins de quinze jours prévoit le transfert en 2015 de la Taxe sur la Consommation Finale d’Electricité aux Autorités Organisatrices de Distribution Energetique (AODE). Concrètement, dans de nombreux cas, désormais ce sont les communautés de commune qui toucheront le fruit de cette somme. Car la taxe ne va pas disparaitre pour les habitants. L'argent va désormais financer des organismes intercommunaux sur l'énergie. Inutile, bureaucratique répondent les maires. Le président de l’Association des maires de France (AMF), Jacques Pelissard, a d'ailleurs écrit au ministre du Budget, Bernard Cazeneuve, pour lui faire part de son mécontentement.

lettre

Petite taxe, grosse somme. Il faut dire que pour certains édiles, le retrait de cette somme créerait un trou dans leurs finances. A Saint Leu la Forêt, dans le Val-d’Oise, une ville de 15.000 habitants, ce sont 260.000 euros par an qui disparaîtront. Un sacré coup dur pour le maire Sébastien Meurant : "C'est le bateau ivre. Cet argent me permettait de faire par exemple des travaux autour de la piscine puisqu'on a besoin de chauffer une piscine, il fait pas 15 degrés dans une piscine. C'est l'ensemble de ce qu'on donne aux associations sportives plus qu'une grosse partie de ce qu'on donne aux associations culturelles de la ville. C'est 'l'Etat vautour'.", regrette-t-il. "Je ferai tout pour ne pas augmenter les impôts mais c'est vrai que dans beaucoup de communes les impôts vont augmenter. Au bout d'un moment ce n'est plus possible", s'insurge l'édile.

A Saint Prix, la ville voisine, le constat est le même. La taxe rapporte 150.000 euros par an, l’équivalent du budget pour l’installation de panneaux photovoltaïques sur le gymnase de la ville et du tiers de l’argent investi dans la nouvelle médiathèque.

Colère des élus. Dans le département, on commence donc à se mobiliser. Lundi, quelques centaines d’élus du Val d’Oise vont manifester devant leur préfecture pour protester contre la décision du gouvernement.

Il faut dire que autant à gauche qu’à droite, on commence à en avoir assez. Sur un mandat, certains maires ont perdu jusqu’à 30% de financement de l’Etat. “S’il le faut, dit l’un d’eux, on trouvera nous aussi un nom d’oiseau pour s’opposer au gouvernement et coordonner un mouvement de manifestation dans tout le pays”.

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