Pourquoi Bruxelles fait peur aux volaillers

La Commission européenne de Bruxelles vient de décider de diviser par deux les subventions accordées à l'exportation de poulets surgelés, mettant la filière en péril, notamment le groupe Doux.
La Commission européenne de Bruxelles vient de décider de diviser par deux les subventions accordées à l'exportation de poulets surgelés, mettant la filière en péril, notamment le groupe Doux. © MAX PPP
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avec François Coulon , modifié à
INFO E1 -  L'UE diminue de 50% ses aides à la filière volaille, menaçant 5.000 emplois.

>> L'INFO. Coup de froid sur la filière volaille. L’Union européenne vient de décider de diviser par deux les subventions accordées à l'exportation de poulets surgelés, selon les informations recueillies par Europe1. Une décision qui met en péril toute la filière, notamment le groupe Doux, en redressement judiciaire et dont la dette culmine à 300 millions d'euros.

• De combien sera la baisse? Bruxelles diminue de 50% ses subventions appelées "restitutions", destinées à la lutte contre la concurrence des pays à très bas coût de production. Ces "restitutions" passent de 217 euros la tonne à 108 euros, soit une perte de 25 millions au total pour les groupes concernés.

19.07 Des camions devant le site de Doux. 930620

© MAX PPP

• Qui est affecté ? Les deux Bretons Doux et Tilly-Sabco sont les principaux bénéficiaires hexagonaux. Ils ont conquis, grâce à ses subventions, d'énormes parts de marché au Moyen-Orient, notamment en Arabie-Saoudite. A brève échéance, pas moins de 5.000 emplois sont menacés. Les dirigeants des deux groupes se rendront, selon nos informations, au ministère de l'Agroalimentaire vendredi à la mi-journée pour essayer de négocier avec Guillaume Garot, le ministre délégué chargé de l'Agroalimentaire.

• Où en est Doux? Le groupe volailler, notamment producteur de la marque Père Dodu, a été placé en redressement judiciaire en mai dernier. Le pôle frais a déjà été placé en liquidation judiciaire, avec 1000 emplois supprimés à la clé. En période d'observation jusqu'à fin février, les autres pôles du groupe semblaient jusqu'alors sortir la tête de l'eau, de l'avis des instances chargées de sa restructuration. Un repreneur algérien se serait même récemment dit intéressé par une reprise. Pas sûr que la donne reste la même après l'annonce de Bruxelles.