Plans sociaux : la crise a parfois bon dos

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Une étude du cabinet Syndex révèle que sur 200 projets de restructuration, 80 étaient loin d’être indispensables.

La crise, un bon prétexte pour licencier ? Ce n’est évidemment pas une règle générale mais certaines entreprises ont compris le filon. C'est le constat dressé par le cabinet Syndex, l'un des leaders en France de l'assistance aux comités d'entreprise. Sur 200 projets de restructuration passés au crible depuis un an, le cabinet en a identifié 80 (soit 40 %) qui ont saisi l'effet d'aubaine présenté par la crise.

Quatre types d’entreprises peuvent être distingués : il y a d'abord celles qui avaient, depuis plusieurs mois, voire depuis plusieurs années, un projet de restructuration dans leurs cartons. Elles hésitaient à passer à l'acte et la crise les a ... désinhibées. Dans cette catégorie, on trouve les entreprises qui avaient l'intention de réduire leurs effectifs sans faire trop de vagues, en quatre ou cinq ans et qui, dans le contexte des plans sociaux à répétition, ont décidé d'accélérer le mouvement.

Dans la 2e catégorie, on trouve celles, qui, à l'inverse, n'avaient pas l'intention de supprimer des emplois. La crise les a fait changer d’avis. Non pas qu'elles se soient retrouvées en situation délicate : elles auraient pu continuer comme avant, mais elles ont fait le choix de tailler dans leurs effectifs pour prendre un avantage compétitif lorsque la sortie de crise se manifestera.

3e catégorie : les entreprises frappées par des difficultés économiques, qui ont dû se résoudre à supprimer des emplois, mais qui sont allées au-delà de ce qui était nécessaire.

4e catégorie, les plus sournoises : celles, qui, plutôt que de réduire la voilure, ont saisi le prétexte de la crise pour remettre en cause des accords collectifs qu'elles avaient négociés quelques années auparavant.

Europe 1.fr avec Olivier Samain