Philips rouvre ses grilles aux salariés

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Europe1.fr (avec AFP)
La direction autorise les salariés de l'usine de Dreux à accéder au site fermé depuis lundi.

La "brutalité " de la fermeture avait "choqué" jusqu’au sommet de l’Etat. La direction de Philips France a annoncé jeudi qu'elle autorisait à nouveau les salariés de l'usine de Dreux, en Eure-et-Loir, à accéder au site fermé depuis lundi, tout en confirmant l'arrêt de la production. "Nous confirmons que, bien que la production de télévisions se soit arrêtée sur le site de Dreux le 12 février, chaque salarié peut accéder à l'établissement pendant la journée", a déclaré Joël Karecki, président de Philips France à l'issue d'une réunion à Bercy avec le ministre de l'Industrie Christian Estrosi.

La direction s'est en outre engagée à renouer les discussions avec les représentants du personnel, qui avaient assigné l'entreprise en référé devant le tribunal de grande instance de Chartres pour faire notamment reconnaître le "lock-out" du site. "Sans attendre la décision du tribunal, nous appelons les partenaires sociaux à une nouvelle réunion de négociation", a affirmé Joël Karecki.

Le tribunal, qui rend son jugement vendredi à 15 heures, a aussi été saisi par les salariés sur "l'absence d'avis du comité d'établissement et du comité central d'entreprise".

Revirement de la direction

Ces annonces constituent un revirement de la part de la direction de Philips qui avait annoncé dimanche que la procédure d'information-consultation des salariés avait fait l'objet de 16 réunions depuis l'annonce du projet de fermeture en octobre et qu'elle était terminée.

Les portes du site de Dreux étaient par ailleurs restées verrouillées depuis lundi matin. Les 212 salariés du site d'assemblage de téléviseurs à écran plasma avaient reçu samedi une lettre les invitant à ne plus se rendre à leur poste de travail, sans leur notifier leur licenciement.

Ce courrier, ainsi que des offres de reclassement en Hongrie à 450 euros par mois, avaient provoqué un fort émoi parmi le personnel.

Troisième plan social

Mardi, Christian Estrosi avait déclaré que "Philips n'est pas un patron voyou, Philips n'est pas Molex", mais jeudi matin, suite à une rencontre à Bercy avec les syndicats du site de Dreux, le ministre s'est dit "choqué par la brutalité" du groupe.

Le site d'assemblage de téléviseurs à écran plasma de Dreux doit fermer ses portes, la direction avançant de lourdes pertes (413 millions d'euros en 2008). Deux plans sociaux avaient déjà touché Philips EGP (Electronic grand public) à Dreux avec à la clé la suppression de 350 emplois en 2005 et 279 en 2008.