Pétrole contre nourriture : le parquet fait appel de la relaxe de Total

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Le groupe pétrolier était poursuivi pour des détournements du programme onusien mis en place dans l'Irak de Saddam Hussein...

Le parquet de Paris a fait appel de la relaxe prononcée début juillet à l'égard de Total dans l'affaire "Pétrole contre nourriture". Le groupe pétrolier était poursuivi pour des détournements du programme onusien mis en place dans l'Irak de Saddam Hussein. L'ensemble des vingt prévenus, parmi lesquels figuraient l'actuel PDG de Total Christophe de Margerie, ont été blanchis le 8 juillet dernier par le tribunal correctionnel de Paris. Le parquet de Paris, qui avait requis une amende de 750.000 euros à l'encontre de Total, conteste sa relaxe du chef de "corruption d'agents publics étrangers". L'objectif de "Pétrole contre nourriture" était de permettre à Bagdad de vendre une partie de son pétrole contre l'achat de fournitures humanitaires malgré l'embargo imposé après la première guerre du Golfe. Mais le régime de Saddam Hussein a détourné le programme par le biais de deux mécanismes : Bagdad allouait d'une part des bons de pétrole à des personnalités de pays jugés "amis" en contrepartie d'un militantisme pour la levée de l'embargo, et exigeait d'autre part des paiements supplémentaires - ou "surcharges"- aux acheteurs, en marge du compte bancaire contrôlé par l'Onu. Total conteste La compagnie Total était soupçonnée d'avoir versé, par le biais de sociétés intermédiaires, des pots-de vin sur des comptes ouverts à l'étranger par des fonctionnaires irakiens. Mais le groupe affirme n'avoir rien su de ces paiements, et conteste tout délit. Le parquet de Paris a également demandé jeudi que la compagnie suisse de trading pétrolier Vitol soit rejugée en France pour corruption. Cette dernière n'avait pas été jugée en première instance, le tribunal faisant valoir qu'elle avait déjà payé une amende de 17,5 millions de dollars en 2007 dans le cadre du volet américain de ce dossier.