Pas de tendance claire sur les marchés asiatiques après la décision de Moody's sur l'Italie

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www.boursier.com , modifié à
L'agence de notation a dégradé la dette du pays et en l'absence de statistiques importantes, l'Asie boursière est perméables aux évènements relatifs à la dette souveraine européenne...

Aucune tendance claire ne se dessine ce mercredi matin sur les marchés asiatiques, malgré le vif rebond de Wall Street hier en fin de séance (+1,4% pour le Dow Jones et +2,9% pour le Nasdaq). A Tokyo, l'indice Nikkei recule 0,8% à la clôture, tandis que Taiwan perd 0,85% et Séoul recule de 2,2%. En revanche, la Bourse de Sydney rebondit de 1,4%, tandis que Hong Kong et Shanghai sont toujours fermés pour un jour férié. Parmi les autres places de la région, Singapour et Bombay (indice BSE Sensex) regagnent 0,2%. Sur le marché des changes, l'Euro s'affaiblit à nouveau ce matin, à cheval sur la barre de 1,33 dollar (-0,3% à 1,3305$), tandis que les cours des matières premières rebondissent avec le pétrole (+3% à 77,91$) et le cuivre (+1,4% ce matin en Asie). En l'absence de statistiques asiatiques importantes, les marchés restent très volatils, suspendus aux développements de la crise en provenance d'Europe et des Etats-Unis. Tard hier soir, l'annonce par l'agence de notation Moody's d'une dégradation de trois crans, à A2, de la note de la dette souveraine à long terme de l'Italie, a jeté un nouveau froid. Le 19 septembre dernier, Standard & Poor's avait déjà abaissé sa note de l'Italie, mettant en doute l'efficacité du plan gouvernemental de réduction des déficits. Moody's confirme donc le diagnostic, soulignant au passage "l'augmentation matérielle" des risques de financement à long terme concernant les nations de la Zone Euro aux hauts niveaux de dette publique. Pourtant, un peu plus tôt dans la soirée, les marchés américains avaient été quelque peu rassurés par des informations concernant l'élaboration d'un plan européen de soutien au secteur bancaire, dans le sillage de la chute de la banque franco-belge Dexia. Le commissaire européen Olli Rehn a évoqué ce plan dans un entretien publié ce matin par le 'Financial Times', affirmant que les dirigeants avaient "un sentiment d'urgence" au sujet de la santé des banques. Hier, l'agence de notation Moody's a estimé à 60% (contre 21% dans le plan européen actuel) la décote que les banques devront subir in fine sur leurs créances grecques... Aux Etats-Unis, le président de la Réserve Fédérale Ben Bernanke a déclaré mardi que la Fed était prête à agir davantage pour soutenir l'économie américaine. Les marchés attendent aussi beaucoup de la réunion, demain, de la Banque centrale européenne, qui devrait annoncer de nouvelles mesures de soutien au secteur bancaire. La BCE ne devrait toutefois pas abaisser son taux directeur, fixé à 1,5%, estiment une majorité d'économistes, en raison des tensions inflationnistes (3% en septembre en zone Euro). Ce matin, du côté des valeurs asiatiques, les secteurs liés aux matériaux de base s'offrent un rebond après avoir été massacrées depuis quelques séances : +3,7% pour BHP Billiton et +2,2% pour Rio Tinto à Sydney. Les banques australiennes, dont l'exposition au risque de la dette européenne est quasi-nul, sont aussi recherchées : +1% pour ANZ Bank et +1,5% pour National Australia Bank...