Partouche : "L’Etat est un dealer"

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Le patron du groupe de casino a rejeté mercredi les critiques sur le risque d’addiction lié à la libéralisation du jeu en ligne.

Patrick Partouche, directeur du groupe de casino éponyme, a nié être un "dealer sympathique", mercredi sur Europe 1. C’est "l’Etat [qui] est un dealer, c’est lui qui me délivre des autorisations. Point barre. Si l’Etat considère qu’il ne faut pas de jeu en France, qu’il le dise clairement", a-t-il affirmé avec véhémence. Des voix s’élèvent pour dénoncer le risque d’addiction lié à la libéralisation du jeu en ligne, notamment celle de Jean-François Copé, chef du groupe UMP à l’Assemblée nationale.

Voici l'intégralité de l'interview de Patrick Partouche :

Le directeur du groupe Partouche s’est également insurgé contre les propos de la députée socialiste Aurélie Filippetti. Mardi, elle avait affirmé : "Pour faire passer la pilule [de l’ouverture à la concurrence des jeux en ligne] auprès des casinos tiers, on diminue la fiscalité sur les jeux : cela va coûter 40 millions d'euros aux contribuables". Patrick Partouche a rétorqué qu’il ne s’agissait en aucun cas d’un cadeau : "Lorsqu’on taxe les casinos, ça ne pose de problème à personne. Lorsqu’il s’agit simplement de faire de l’équité… Depuis 10 ans, nous payons 60% de taxes alors que nous avons 6.000 employés sur 55 villes en France. Et en face de ca, je me bats avec des opérateurs offshore qui sont maintenant reçus à bras ouverts."

A la question "la libéralisation du jeu en ligne est-elle bonne pour les casinos", le patron du groupe Partouche a répondu "non", et clamé sa "très très grande défiance" à l’égard du projet de loi. Il a réclamé, à la place, une "segmentation de l’offre" : "Les paris au PMU, les jeux de loterie et de grattage à la Française des Jeux, le poker, pour tout le monde, puisque tout le monde veut du poker, mais que les casinos en dur aient la possibilité de faire de la machine à sous et de la table sur Internet [en exclusivité]."

Son offre en ligne cohabitera-t-elle avec tous les nouveaux opérateurs attendus ? "Ah non, a réagi Patrick Partouche. On parle de jeux, on parle de poker, j’adore ça. Il n’y aura pas de morts, et tous ces messieurs sont bienvenus, mais à une seule condition : qu’on joue tous la même règle et qu’on ait tous accès aux mêmes cartes."

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