Parisot mise sur "travailler plus longtemps"

La présidente du Medef est revenue sur la réforme des retraites lors du Grand Rendez-Vous dimanche.
La présidente du Medef est revenue sur la réforme des retraites lors du Grand Rendez-Vous dimanche. © EUROPE 1
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Laurence Parisot, bientôt ex-présidente du Medef, est revenue sur la réforme des retraites.

La phrase. Elle cédera son siège à la tête du Medef mercredi, mais Laurence Parisot pense toujours aux réformes à mener. En tête, celui du système des retraites qu'il faut "penser autrement" selon elle. Pour la future ex-patronne des patrons, "il faut accepter de travailler plus longtemps". Elle a redit son inquiétude dimanche lors du Grand Rendez-Vous sur Europe 1, en partenariat avec iTélé et Le Parisien.

"Je suis inquiète". "Il faut penser autrement notre système de retraites parce que le déficit dérive d'une manière tout à fait préoccupante. Entre maintenant et 2020, nous aurons un déficit cumulé de 200 milliards", a affirmé Laurence Parisot. "La réforme de 2010 était insuffisante et je suis un peu inquiète à propos de la réforme Ayrault", a-t-elle ajouté.

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"Déplacer l'âge légal de départ à la retraite à 63 ans". "Une fois de plus on refuse de dévoiler un secret de famille, c'est de ne pas dire aux Français que si on continue comme ça, tous ceux qui ont moins de 35 aujourd'hui auront un niveau de retraite de 20 à 30% inférieur à ceux qui sont actuellement en retraite et qu'en plus, tous les autres devront payer par des réductions de salaire, que je ne peux même pas chiffrer", a assuré Laurence Parisot. "Il faut accepter de travailler plus longtemps. Si nous acceptions de déplacer l'âge légal à 63 ans et d'allonger la durée de cotisation à 43 ans à l'horizon 2020, on finance au moins deux-tiers des besoins de financement", a-t-elle ajouté.

"Choquée par le rapport Moreau". "Je sais que le président de la République a compris l'enjeu. Mais je suis frappée par le déni de certains acteurs, notamment les organisations syndicales. La Cfdt demande une réforme systémique des retraites et nous soutenons cette demande", a poursuivit la présidente du Medef. Laurence Parisot s'est par ailleurs dite "très choquée par le rapport Moreau, qui présente trois ou quatre scénarios mais pas les deux ou trois qui nous permettraient de sortir de cette situation".

L'avenir de Laurence Parisot. Alors qu'elle quittera son poste le 3 juillet, après huit ans à la tête du Medef, Laurence Parisot a également évoqué son avenir. La patronne des patrons doit d'abord rejoindre le Conseil économique et social pour un mandat de cinq ans, une organisation à laquelle elle appartenait déjà au moment de son élection à la tête du Medef en 2005.

Peut-être en politique. La future ex-patronne du Medef n'a pas écarté l'idée de s'engager en politique. "Je confirme que je veux rester présente dans le débat public, notamment sur tout ce qui est à la frontière de l'économique et du politique dans une perspective européenne. A partir de là il y a beaucoup de possibles", a-t-elle dit. Laurence Parisot a néanmoins balayé l'hypothèse de devenir une énième vice-présidente de l'UMP : "surtout pas !", s'est-elle exclamée. "Je suis prête à m'engager mais à partir du moment où il s'agit de faire un travail constructif. Mais je ne sais pas avec qui ni quand", avait-elle indiqué quelques minutes avant.