"PSA et la Chine se fréquentent depuis vingt ans"

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Alexis Toulon avec agences , modifié à
Les constructeurs doivent signer mardi un accord sur l'augmentation de capital. Une nouvelle étape dans la stratégie chinoise de PSA.

Les dés sont jetés, Dongfeng et PSA Peugeot Citroën vont signer mardi le protocole d'accord (MoU) sur l'augmentation de capital du groupe automobile français, selon Reuters, citant une source du groupe chinois. François Roudier, président du CCFA (Comité des Constructeurs Français d'Automobiles), au micro d'Europe 1 salue cet accord indispensable au développement de l'entreprise française et rappelle que "cela fait vingt ans que PSA et la Chine se fréquentent".

Afin de couper court aux inquiétudes, il précise qu'il n'a jamais été question que Dongfeng prennent 100% du capital de l'entreprise française et que PSA restera Français.

Aux termes du MoU, Dongfeng et l'Etat français vont injecter chacun 800 millions d'euros pour acquérir une participation de 14% dans PSA, a précisé la source de Dongfeng sous le sceau de l'anonymat. L'augmentation de capital de PSA s'élèvera au total à trois milliards d'euros après la vente de nouveaux titres aux actuels actionnaires, a-t-elle ajouté.

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Du côté des salariés de PSA Peugeot Citroën, les salariés du site historique de Sochaux accueillent l'arrivée imminente du Chinois Dongfeng au capital du groupe français avec une certaine fatalité.

PSA Sochaux, berceau du constructeur automobile avec ses 11.500 salariés, dont 600 intérimaires, vit au rythme des changements d'équipe de l'usine, qui a perdu l'été dernier son titre de "premier site industriel de France", au profit d'Airbus à Toulouse (13.217 salariés).

Pour la plupart de ces salariés de la production interrogés par l'AFP, l'ombre de la délocalisation plane derrière l'arrivée programmée du constructeur automobile chinois Dongfeng au capital de PSA. "Dans les ateliers, les gens disent qu'on va se faire bouffer par les Chinois", confie Christian, 57 ans.

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A Sochaux, les ouvriers y voient un mal nécessaire. "On n'a pas le choix, tous les constructeurs automobiles font appel à des groupes étrangers. Si c'est pour sauver les meubles, c'est plutôt une bonne chose", estime ce salarié du secteur logistique.

Un intérimaire qui préfère garder l'anonymat redoute l'arrivée de Dongfeng: "ça va poser des problèmes à long terme pour le site de Sochaux. Ils vont finir par délocaliser et c'est toute la région qui va être en difficulté, car ici tout dépend de PSA".

"Les Chinois travaillent pour rien, avec un sac de riz ils font le mois", affirme-t-il. Et de s'interroger: "Pourquoi les actionnaires continueraient à payer 1.200 à 2.000 euros des salariés français, alors qu'ils gagneraient à délocaliser?"

Mais les salariés du secteur recherche et développement retiennent eux un "besoin de capitaux" et d'ouverture de PSA, soulignant l'importance de la présence de l'Etat français dans l'opération.

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