PSA : ce sera en fait 11.200 départs...

La CGT de PSA a présenté lundi son "plan B" pour contrer "le plan Varin" et ses 8.000 suppressions de postes, via notamment un apport de capital de 1,5 milliard d'euros de la famille Peugeot.
La CGT de PSA a présenté lundi son "plan B" pour contrer "le plan Varin" et ses 8.000 suppressions de postes, via notamment un apport de capital de 1,5 milliard d'euros de la famille Peugeot. © REUTERS
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avec AFP , modifié à
La direction envisagerait non pas 8.000 mais 11.200 départs. Les syndicats contre-attaquent.

Nouveaux rebondissements dans la saga PSA. Le constructeur envisage 1.500 départs naturels (décès, retraite, etc.) non remplacés d'ici à mi-2014, ainsi que des départs liés à un plan de départs volontaires mis en oeuvre en 2012, qui s'ajouteront aux 8.000 postes supprimés et à la fermeture d'Aulnay, dans le cadre du plan de restructuration annoncée en juillet, a-t-on appris mardi de sources syndicales. Au total : 11.200 départs seraient ainsi prévus.

Mais les syndicats sont décidés à ne pas laisser passer ce plan. Ils l'ont rejeté mardi, lors du comité central d'entreprise extraordinaire (CCE). S'appuyant sur un rapport d'experts indépendants, ils reconnaissent tous les difficultés du groupe, mais ils fustigent l'ampleur de la restructuration. Le cabinet d'experts Secafi estime en effet qu'en l'état, la restructuration, qui touche en partie le secteur "recherche et le développement", menace l'avenir du groupe.

>> À lire : trop de postes supprimés chez PSA ?

>>> Du coup, bien que leur avis ne soit que consultatif, les syndicats multiplient les propositions pour un plan alternatif. Revue de détails.

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La CGT veut faire contribuer la famille Peugeot. Côté financement, la CGT préconise ainsi un apport de 1,5 milliard d'euros au capital de PSA de la part de la famille Peugeot et de ses sociétés financières, FFP et Peugeot Frères. Au sujet des suppressions de postes, la confédération demande la réduction du nombre de suppressions d'emplois, et la sécurisation des transitions professionnelles et des fins de carrière. Elle prône aussi un système de préretraite-pénibilité à partir de 55 ans, les salariés de plus de 55 ans étant près de 1.800 à Aulnay et Rennes, selon la CGT.

Concernant le volet industriel, selon la CGT, la fermeture de l'usine d'Aulnay-sous-Bois en 2014 n'est "ni inéluctable ni industriellement justifiée." Elle entraîne, selon elle, "des surcharges sur certains sites", dont Sochaux, à l'horizon 2016-2018. "Pour la seule fermeture d'Aulnay, le rapport Secafi indique un coût indicatif de 250 millions d'euros qui plomberait les comptes PSA jusqu'en 2017", avance encore la confédération. La CGT PSA propose ainsi un scénario permettant la répartition des productions entre les sites, en sauvant Aulnay, et en utilisant la souplesse du site de Mulhouse. L'équilibrage serait assuré par le transfert de productions des sites les plus chargés (Trnava en Slovaquie, Sochaux) vers les sites les moins chargés (Aulnay et Mulhouse). "Secafi a conclu à la faisabilité de ce scénario qui permet de faire tourner toutes les usines, nécessite 97 millions d'investissements, dont 20 millions de frais transitoires, amortis sur 7 ans", selon la CGT.

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La CFDT veut la semaine à 32 heures. Emboîtant le pas de la CGT, la CFDT a avancé une série de propositions pour améliorer le vaste plan annoncé par le constructeur, en prônant notamment le passage aux 32 heures sur plusieurs usines. La fédération propose ainsi, selon un communiqué, de travailler 32 heures sur le site d'assemblage de Poissy (Yvelines)  "pour accroître l'ouverture de postes pour des salariés d'Aulnay-sous-Bois". La fédération préconise aussi les 32 heures à Rennes, autre site lourdement touché par la restructuration avec 1.400 suppressions de postes prévues.

"Le crédit d'impôt peut permettre de maintenir le niveau de salaires. On peut aussi imaginer une solution de chômage partiel pour arriver à un équilibre économique", avance par ailleurs Philippe Portier, secrétaire national de la fédération. Le syndicat souhaite également la mise en place d'un groupement d'employeurs de la filière automobile "permettant de mettre à disposition des entreprises des compétences industrielles de recherche et développement".

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Un projet de "déconstruction de véhicules" pour Aulnay. La CFE-CGC, FO, CFTC et le GSEA ont proposé dans un texte commun "le lancement, pendant la phase de réindustrialisation, d'un projet d'envergure de déconstruction de véhicules à Aulnay." Ces syndicats préconisent aussi la "réaffectation d'activités d'emboutissage aujourd'hui externalisées à Rennes" et envisagent aussi des "solutions de portage pour les salariés qui pourraient être réintégrés à l'horizon 2016" avec l'arrivée d'un nouveau véhicule sur l'usine bretonne. Autre solution avancée : un aménagement du temps de travail pour "permettre à plus de salariés de garder leur emploi (partage du travail sur la base du volontariat)".