Ouverture des magasins le dimanche : Paris fait de la résistance

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avec agences , modifié à
DÉSACCORD - La municipalité veut bien revoir les règles en matière d’ouverture le dimanche mais refuse d’aller aussi loin que le gouvernement.

Le projet de loi Macron sera dévoilé le 10 décembre prochain mais on en connait déjà l’une des mesures les plus symboliques : un assouplissement des règles encadrant l’ouverture des commerces le dimanche. Un dossier sur lequel la majorité PS et la mairie de Paris, pourtant du même bord politique, ne sont pas en symbiose : la Ville de Paris a en effet commandé son propre rapport et les premières fuites indiquent que la capitale ne veut pas aller aussi loin que le ministre de l’Economie.

Ce que prévoit la loi Macron. La réforme que porte Emmanuel Macron prévoit plusieurs changements : davantage de dimanche ouvrés (jusqu’à douze par an contre cinq actuellement), une autorisation permanente dans les grandes gares, ainsi que dans les zones touristiques. Les contours de ces dernières seraient par ailleurs redéfinis.

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La ville de Paris ne veut pas aller aussi loin. Première concernée par ces probables changements, la capitale a lancé en juin une Mission d'information et d'évaluation (MIE), chargée de rédiger un rapport sur ce dossier. Ce document doit être rendu le 16 décembre mais son contenu a déjà l’objet de fuites. Et il en ressort que si Paris n’est pas contre l’idée de faciliter l’ouverture des commerces le dimanche, elle refuse d’appliquer à la lettre les plans du gouvernement.

Bercy souhaite passer de 5 à 12 dimanches ouvrés par an ? Le rapport parisien ne préconise que quelques dimanches supplémentaires mais pas 12. L’ouverture des commerces dans les gares ? Paris le veut bien  mais dans des "conditions strictes". La création de nouvelles zones touristiques ou leur extension ? Les auteurs du rapport sont très sceptiques. Quant à la création de "zones touristiques internationales", la capitale y est farouchement opposée. Elle estime qu’un tel choix est du ressort de la municipalité, et non du gouvernement. Sept secteurs bénéficient déjà de ce statut dans la capitale, dont les Champs-Elysées ou le Marais, mais pas le boulevard Haussmann et ses grands magasins.

Le conseil municipal divisé sur la question. Pour ne rien arranger, les rédacteurs du rapport parisien ne sont pas tous sur la même ligne. Le groupe UMP est partisan d’une plus grande libéralisation, les radicaux de gauche pensent s’abstenir et la majorité socialiste est divisée. Quant aux écologistes et aux communistes, ils y sont farouchement opposés.

A la Ville de Paris, on assure toutefois que le rapport n'est "pas encore finalisé" et reflètera "les positions des groupes politiques" sans préjuger de l'avis final du Conseil, qui sera invité à se prononcer en février 2015.

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