Opel sauvé de la faillite par des capitaux russes

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
Au terme d’un roman à rebondissements, le gouvernement allemand a choisi samedi l'équipementier canadien Magna pour reprendre le constructeur automobile Opel à l'Américain en déroute General Motors. La marque canadienne est épaulée par des fonds russes, une première.

Les négociations se sont achevées en pleine nuit, entre deux et trois heures du matin, samedi matin. Le gouvernement allemand a annoncé avoir trouvé un repreneur pour le constructeur automobile Opel, menacé par la débâcle de sa maison-mère, l’américain General Motors.

C'est un équipementier canadien, Magna, dont l’offre est soutenue financièrement par la banque semi-publique russe Sberbank et par un partenariat industriel avec le constructeur russe GAZ, qui a officiellement été choisi. Objectif : éviter à tout prix une faillite d'Opel, qui emploie près de 25.000 personnes en Allemagne. "Nous avons un intérêt très fort à maintenir les emplois sur les quatre usines" d'Opel en Allemagne s’est justifié le ministre allemand des Finances, Peer Steinbrück.

L'avis du gouvernement était décisif dans la désignation d’un repreneur : le plan de reprise repose en grande partie sur les milliards d’euros que Berlin va fournir.

La décision inédite de s’appuyer sur des fonds russes pour sauver des emplois en Allemagne fait grincer des dents. "Vous pouvez être sûrs que nous n'avons pas pris cette décision facilement" concédait ainsi le grand argentier allemand, en annonçant le plan de relance. "En période électorale, l'argent n'a pas d'odeur", lâche Andrew Wilson, du European Council on foreign relations, en référence aux élections législatives du 27 septembre.

L'équipementier canadien Magna a fait part de son intention de construire des véhicules de la marque allemande au Canada, a déclaré son patron Frank Stronach, cité par le Globe and Mail.En Belgique, un soulagement prudent était de mise samedi après le choix du canadien Magna pour reprendre Opel. Les syndicats et le gouvernement régional de Flandre se préparent à de longues négociations sur l'avenir de l'usine du constructeur à Anvers, dans le nord du pays.

Grand perdant de l’accord annoncé samedi matin : le groupe italien Fiat, qui était officiellement candidat au rachat d’Opel. Le constructeur italien, qui a pourtant annoncé début janvier un projet d’alliance stratégique avec Chrysler n'a pas réussi non plus à dissiper les craintes des syndicats allemands