Municipales: les finances des grandes villes françaises passées au crible !

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www.boursier.com , modifié à
Pour permettre aux électeurs d'y voir un peu plus clair, l'Institut Montaigne a lancé une opération spéciale de déchiffrage...!

A cent jours des élections municipales, l'Institut Montaigne a lancé lundi son opération "Chiffrages - Déchiffrages". Il a passé au crible les finances des dix des plus grandes villes de France. "Certaines ont commencé à préparer leur désendettement (...) mais elles n'ont pas rationalisé leurs dépenses", a indiqué le directeur de l'Institut, Laurent Bigorgne sur BFM Business. Marseille, vilain petit canard "Il y a un indicateur qui ne trompe pas, c'est la capacité de désendettement (...) c'est à dire en combien de temps les villes se désendetteraient si elles y consacraient la totalité de leur revenu", a souligné Laurent Bigorgne. "Marseille c'est douze ans, Lille c'est douze ans, Nice c'est sept ans (...) la plupart des autres villes c'est plutôt un et demi à trois ans", a-t-il détaillé. A Lille, cela s'explique par un accroissement des investissements au cours de la dernière année. "Les marges de manoeuvre de la ville pour (les) financer sont désormais contraintes", souligne l'Institut. Marseille continue pour sa part "d'investir au-delà de ses moyens financiers en recourant à l'emprunt", prévient l'organisme. En outre, elle n'a pas encore entamé son effort de désendettement. Pa habitant, la dette s'élève ainsi à 2.103 euros, soit bien au dessus de la moyenne de la strate qui s'établit à 1.080 euros par habitant... Paris, raisonnable La capitale se situe dans un entre-deux avec une capacité de désendettement en amélioration (4,6 ans). Pourtant sa dette a augmenté de 40% en 2008. "Cette amélioration est uniquement due à l'augmentation de la capacité d'autofinancement de la ville", explique l'Institut Montaigne. Lyon a également réduit sa capacité de désendettement, avec une durée inférieure à cinq ans. Bordeaux: "Endettement sain" Certaines villes font figure de très bons élèves. C'est le cas par exemple de Toulouse, dont la dette n'a augmenté que de 0,5% depuis 2008 et représente 63 millions d'euros en 2012 (soit un endettement par habitant de 141 euros seulement). A Bordeaux, Alain Juppé n'a pas baissé les impôts alors qu"il aurait pu le faire, "pour désendetter sa ville", a souligné le directeur de l'Institut. L'endettement s'élevait en 2012 à 199 millions d'euros, "soit 828 euros par Bordelais, un niveau inférieur à la moyenne nationale des communes de plus de 100.000 habitants", note l'institut.