Molex : la fermeture du site de Villemur "illégale"

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
La fermeture temporaire de ce site avait été demandée par la direction de l’équipementier automobile qui mettait en avant des incidents avec les salariés la semaine dernière.

La direction de Molex avait demandé jeudi dernier à la justice d'autoriser la fermeture de l’usine de Villemur-sur-Tarn, près de Toulouse, "par mesure de sécurité, le temps de faire un état des lieux". Mardi, le juge des référés a adressé un refus, estimant que cette fermeture temporaire était "illégale" faute d'explications suffisantes. Dans le même temps, il a ordonné aux représentants du personnel de faire "cesser les entraves à la liberté du travail".

Le ministre de l'Industrie Christian Estrosi s'est dit mardi "prêt à nommer un médiateur" entre la direction de Molex et les salariés de Villemur-sur-Tarn et "considère que l'activité de l'entreprise doit désormais pouvoir reprendre dans le calme et la sérénité, rendant ainsi possible le retour au dialogue".

La situation de l’usine de l’équipementier automobile à Villemur-sur-Tarn est complexe. Sa fermeture définitive est prévue théoriquement pour fin octobre. Ce que les 283 salariés refusent. Pour faire entendre leur voix, ils bloquent le site et la production depuis le 7 juillet dernier. La semaine dernière, les employés avaient voté la reprise du travail. Mais c’est cette fois la direction qui avait décidé de maintenir le site fermé après une bousculade au cours de laquelle le directeur du développement de Molex avait été pris à partie.

La situation est-elle pour autant débloquée ? Non, si l'on en croit les déclarations des deux parties après l'annonce de la décision de justice.Marcus Kerriou, qui a démissionné jeudi de son poste de co-gérant du site, a assuré mardi que l'usine resterait fermée. "Cette mesure temporaire reste en place. Nous considérons que nous ne sommes pas en mesure d'assurer la sécurité des personnes et des biens", a-t-il expliqué. "Cette décision veut dire qu'on peut 'rerentrer' chez nous (dans l'usine). C'est à la direction d'ordonner aux vigiles de quitter les lieux", a rétorqué Denis Parise, représentant CGT. Les salariés ont prévu de faire leur retour à la mi-journée, et de faire constater par huissier s'ils étaient bloqués.

A plus long terme, le siège de l’équipementier automobile américain, basé dans l’Illinois, a décidé la semaine dernière de reprendre en main le management direct de ce site français jusqu'à sa fermeture à l'automne.