Mini-sommet Sarkozy-Merkel-Monti aujourd'hui à Strasbourg

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www.boursier.com , modifié à
Nicolas Sarkozy doit notamment essayer de convaincre Angela Merkel sur un rôle renforcé de la BCE...

Pour contrer la propagation de la crise européenne, une nouvelle réunion au sommet se tient ce jeudi à Strasbourg... Nicolas Sarkozy recevra en effet Angela Merkel, la chancelière allemande et Mario Monti, le nouveau Premier ministre italien. Hier, la défiance des marchés a atteint le coeur même de la zone Euro, à savoir l'Allemagne, qui pour la première fois depuis des décennies n'a pas trouvé preneur pour les 6 Milliards d'Euros d'obligations d'Etat qu'elle comptait émettre. Seuls les deux tiers de ces montants ont ainsi pu être levés, faute d'appétit des investisseurs... L'Italie de son côté ne parvient pas à retrouver la confiance des marchés malgré le départ de Silvio Berlusconi du pouvoir. Quant à la France, elle fait face chaque jour un peu plus au risque de perdre sa note "Triple A" sur sa dette, si l'économie française et européenne basculent dans la récession, ce qui est désormais probable !... Face à cette situation, Nicolas Sarkozy va mettre tout son poids dans la balance aujourd'hui pour convaincre Angela Merkel d'accepter que la Banque Centrale Européenne joue un rôle plus actif dans la résolution de la crise. Selon des sources citées ce matin dans la presse économique, le président français pourrait négocier le soutien français à la révision des traités européens (révision destinée à renforcer le contrôle de Bruxelles sur les budgets des pays membres) en échange d'une plus grande souplesse de la part de Madame Merkel sur le rôle de la BCE... Face à l'aggravation récente de la crise (hausse des taux obligataires européens, plongeon des Bourses), de très nombreux experts estiment que seule une intervention très ferme de la part de la banque centrale pourrait désormais calmer la tempête qui se déchaîne contre la zone Euro et menace la survie même de la monnaie unique. Il faudrait ainsi que la BCE s'engage à acheter des quantités illimitées d'emprunts d'Etat en difficulté et/ou qu'elle fixe clairement un seuil limite à la hausse des taux des emprunts d'Etat, afin de couper court à la spéculation et de protéger efficacement les pays européens endettés mais solvables... Toutefois, si le rôle de la BCE est d'être le prêteur en dernier ressort des banques de la zone Euro, ses statuts actuels ne lui permettent pas de faire de même vis-à-vis des Etats membres... (contrairement à la Fed ou à la Banque d'Angleterre). L'Allemagne, et avec elle les responsables de la BCE, ont jusqu'ici résisté à toutes les pressions pour faire monter en puissance l'institut émetteur sur ce dossier. Pour sa part, la banque centrale renvoie la balle dans le camp des dirigeants européens en estimant que sans accord politique, la BCE ne peut à elle seule régler la crise de l'Euro, ce d'autant qu'elle a déjà acquis des montants élevés d'obligations d'Etat sur le marché ces derniers mois, sans efficacité durable... Quant à l'Allemagne, elle campe sur ses positions qui consistent à exiger davantage de discipline fiscale des Etats-membres, et à souligner que de faire marcher la planche à billets ne peut avoir que des conséquences désastreuses à long terme pour le continent européen...