Mesures drastiques pour la Grèce

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Europe1.fr (avec AFP) , modifié à
Le pays doit économiser 4,8 milliards d’euros pour permettre de réduire le déficit public.

La Grèce est à la diète. Sous la pression de Bruxelles, le gouvernement socialiste grec a décidé mercredi une deuxième série de mesures d'économies. Elles sont destinées à réduire un déficit public catastrophique qui affole depuis plusieurs semaines les marchés financiers. La Commission européenne s'est aussitôt félicitée de l'annonce des mesures d'austérité, qui "confirme l'engagement du gouvernement grec à prendre toutes les mesures nécessaires", a déclaré mercredi son président José Manuel Barroso.

Ces mesures devraient atteindre 4,8 milliards d'euros, a affirmé la télévision publique Net, après la tenue d'un conseil des ministres extraordinaire, mercredi matin, sous l'égide du Premier ministre Georges Papandréou.

L'euro a progressé mercredi, repassant brièvement au-dessus de 1,37 dollar pour la première fois en deux semaines, soutenu par la promesse des pays européens d'être "solidaires" avec la Grèce face à la crise budgétaire qui touche le pays.

Interrogée sur une éventuelle aide franco-allemande à la Grèce, Christine Lagarde a déclaré sur Sky News qu'"il n'y avait pas un tel besoin pour le moment". "S'il y a un besoin, alors il y aura une solution", a-t-elle ajouté, en soulignant le Conseil européen avait clairement indiqué que les Européens seraient disponibles s'il le fallait.

D’où va venir l’argent ?

Ces mesures, qui s'ajoutent à un premier train de coupes dans les dépenses annoncées début février, proviendraient pour une première moitié de la réduction des dépenses publiques et, pour l'autre partie, d'une augmentation des recettes, a précisé la chaîne.

Des fonctionnaires au régime sec : selon Net, le gouvernement annoncerait notamment des coupes de 60% du 14ème mois des salariés du secteur public et de 30% du 13ème mois. Les retraites du secteur public seraient aussi gelées.

Une augmentation des taxes : le plan d'économies comprendrait également une augmentation des taux de la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) et une augmentation de 20% des taxes sur les alcools et le tabac, a encore affirmé la télévision publique.

La menace du banqueroute

Devant les parlementaires de son parti, le Premier ministre Georges Papandréou a insisté mardi soir sur la situation "catastrophique" des finances grecques, allant même jusqu'à évoquer le cauchemar d'une "banqueroute". Il a affirmé que des "mesures sévères" étaient nécessaires pour s'assurer d'une réduction du déficit public de 4% du PIB en 2010.

Plusieurs syndicats, dont l'Adedy, ont déjà annoncé qu'ils réagiraient par des manifestations et des grèves. Des dizaines de retraités manifestaient devant le siège du gouvernement au moment où les mesures d'austérité étaient annoncées.