Logement : en attendant les réquisitions

© MAXPPP
  • Copié
Thomas Morel et Jean-Sébastien Soldaïni, avec AFP , modifié à
Cécile Duflot espérait boucler certains dossiers avant l'hiver. Mais la procédure est longue.

• Le contexte. C'était la grande mesure voulue par Cécile Duflot, la ministre du logement, pour aider les sans –abris et les mal-logés : réquisitionner les logements laissés à l'abandon par leurs propriétaires pour ensuite les proposer aux familles qui n'ont pas les moyens de se loger. En contrepartie, le propriétaire doit recevoir un dédommagement, fixé par décret, généralement très inférieur au cours du marché. A Paris, l'indemnité est ainsi de 5,96 euros le m2, contre 31 euros sur le marché. Mais l'hiver est désormais bien installé, et toujours aucune réquisition en vue.

>> A LIRE : réquisitionner, la solution ?

• Un dossier qui prend du retard. Malgré les promesses, les réquisitions ne devraient pas aboutir avant la fin de l'hiver, selon le gouvernement. Interrogée sur Europe 1, Cécile Duflot avait reconnu jeudi que "le délai entre l'envoi du premier courrier en recommandé qui avertit le propriétaire de la volonté de l'Etat de réquisitionner et l'ouverture du bâtiment est au maximum de 4 à 5 mois".

>> Sur Europe 1, Cécile Duflot défend son projet :

Car si 124 immeubles ont déjà été identifiés en Île-de-France, pas question de simplement forcer la porte pour faire entrer des familles : il faut en effet fixer un rendez-vous avec les propriétaires, vérifier l'état des lieux, fixer les prix… "Aucun responsable politique n'ouvre un bâtiment au pied-de-biche", a rappelé la ministre du Logement.

• Les associations perdent patience. Du côté des associations, on commence à trouver le temps long. L'association Droit au Logement (DAL), par exemple, a fait parvenir un pied-de-biche doré à la ministre pour lui demander d'accélérer la procédure. Selon le Dal, 27.000 familles en Île-de-France attendent d'être relogées par l'Etat.

C'est aussi le cas du collectif Jeudi Noir, qu'Europe1 a rencontré et qui a lancé une grande campagne pour identifier les immeubles "réquisitionnables". Une petite dizaine de ses membres sillonnent les rues de la capitale pour repérer les bâtiments abandonnés et identifier leurs propriétaires. Le collectif affirme en avoir déjà trouvé une centaine, et se dit prêt à transmettre la liste au ministère du Logement.