Les producteurs européens de lait en grève

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
Les producteurs veulent dénoncer l’effondrement des prix et la dérégulation du marché décidée par Bruxelles.

Depuis minuit, les producteurs de lait de plusieurs pays européens sont en grève. Les éleveurs français, allemands, italiens, belges, luxembourgeois et suisses sont appelés à arrêter de livrer leur production aux laiteries. C’est la première fois, au niveau français comme au niveau européen, qu’un tel mouvement est lancé.

Lundi, le ministre français de l’Agriculture Bruno le Maire, n’a pas réussi, malgré le soutien de l’Allemagne et de 15 autres pays européens, à faire fléchir la Commission européenne, qui ne veut pas entendre parler d’un retour à une régulation des prix. C'est l'échec de trop et qui a conduit à ce mouvement.

Mais pour la FNSEA, la grève des producteurs laitiers sera "peu suivie". "Les consommateurs ne comprendront pas qu'on jette notre lait", a estimé jeudi Jean-Michel Lemétayer, président du premier syndicat agricole français.

Pour l’heure, les industriels ne s’alarment pas, et jurent que la pénurie de lait est loin de guetter. Mais si la grève dure, yaourts et fromages frais pourraient rapidement manquer dans les rayons des supermarchés.

Parallèlement à l’action collective, les producteurs français s’apprêtent également à jouer leur carte personnelle. Ils doivent en effet lancer dans les prochains jours un logo "Eleveurs laitiers de France", pour inciter le consommateur à acheter du lait produit, collecté et transformé en France. "Nous avons besoin de l'appui des citoyens et en particulier de la fidélité des consommateurs français", a déclaré mardi Henri Brichart, président de la Fédération nationale des producteurs de lait (FNPL), à l'origine de cette initiative.

Les producteurs entendent dénoncer l'effondrement du prix du lait et la dérégulation du marché décidée par Bruxelles, après plus d'un an de crise dans le secteur. Lundi, lors d'une réunion à Bruxelles, les pays européens ont affiché leurs divisions entre les partisans d'une libéralisation du marché et ceux, comme la France et l'Allemagne, qui soutiennent une régulation afin d'assurer une stabilité des prix.