Les exilés fiscaux seraient 5.000

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et Martial You , modifié à
INFO E1 - C’est le nombre de départs estimés depuis l’élection de François Hollande.

L’estimation. Voici le chiffre sur lequel s’accordent les cabinets d’avocats fiscalistes interrogés par Europe 1, tant à Paris qu’en régions : 5.000 Français auraient quitté la France pour des raisons fiscales depuis l’élection de François Hollande en mai dernier. Le nombre de candidats au départ aurait ainsi été multiplié par cinq. Mais officiellement, aucun chiffre n’est disponible. Au point que Gilles Carrez, le président de la Commission des finances à l’Assemblée nationale, a écrit un courrier pour demander des études officielles auprès du gouvernement.

L’indice qui ne trompe pas. "Exil fiscal oblige, les riches Parisiens revendent en masse leurs appartements haut de gamme", titre sur deux pages Le Figaro daté de vendredi. Dans le 16e arrondissement de Paris, le nombre de biens immobiliers de plus de 1,5 million d'euros mis en vente depuis un an aurait bondi de 63%, de 69% dans le 6e arrondissement ou encore de 75% à Neuilly-sur-Seine, le bastion historique de Nicolas Sarkozy dans les Hauts-de-Seine.

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Qui part ? Parmi les derniers départs emblématiques, et qui ont fait polémique, on trouve pêle-mêle, l'acteur Gérard Depardieu, l'homme d’affaires Bernard Arnault ou encore l'opticien Alain Afflelou dont l'exil n'aurait cependant pas de raisons fiscales.

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Mais qui compose le gros des troupes des exilés ? Pas forcément des milliardaires. Les nouveaux exilés fiscaux sont souvent de jeunes futurs riches, des cadres supérieurs entre 35 et 50 ans travaillant dans des grands groupes. Ces multinationales délocalisent et leurs salariés acceptent de partir avec elles, et en emmenant avec eux leur famille. "Ces gens-là quittent le territoire dans le cadre d’un certain consensus, et c’est ça qui est nouveau, entre l’employeur et ses salariés. Faisons le même travail dans un autre pays, on gagnera plus, tous ensemble, ailleurs", note l'expert Nicolas Duboille, du cabinet Granrut.

Et où vont-ils ? La Suisse, c'est du passé. Les nouveaux exilés fiscaux sont tentés par la Californie, Londres mais aussi le Portugal ou encore la région de Milan en Italie.