Les entreprises féminisées plus performantes

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Selon une étude, les entreprises employant plus de 35% de femmes ont vu leur chiffre d’affaires grimper plus vite entre 2002 et 2006.

Plus il y a de femmes dans une entreprise, plus celle-ci est performante. C’est la conclusion à laquelle est arrivée Michel Ferrary, professeur au Ceram -une école de commerce basée à Sophia Antipolis, près de Nice- auteur d’une étude sur le sujet, révélée dans Le Monde daté du 25 septembre. Le professeur et son équipe se sont penchés sur le cas de 42 des plus grandes entreprises françaises, dans la période 2002-2006.

Le résultat est clair. Les sociétés qui emploient plus de 35% des femmes ont vu leur chiffre d’affaires progresser de 28,5% de plus par rapport aux autres. Par ailleurs, leur productivité est supérieure de 48,6%, leur taux de rentabilité est supérieur de 116,1%, et ces entreprises ont également créé plus d’emplois, à hauteur de 72,9%, que celles qui emploient moins de 35% de femmes. Seul bémol, paradoxal, les entreprises féminisées à plus de 35 % cotées en bourse ont vu leur cours progresser de 30,7 %, contre 83,1 % pour les autres.

Pour la première fois, l’étude s’est intéressée au taux de féminisation en général dans les entreprises, et non dans leur seul encadrement. L’objectif était de contourner la tendance qu’ont les grandes sociétés à embaucher des femmes dans leur équipe dirigeante pour de simples questions d’image (le social window dressing).

Alors comment expliquer de telles disparités entre les entreprises en fonction de leur féminisation ? Selon Michel Ferrary, la diversité bonifie la prise de décision, la créativité ou l’adaptabilité. "Les femmes et les hommes se comportent différemment notamment face au risque, à leur pratique de management, à leur attrait pour la compétition, à leurs motivations", explique le sociologue dans les colonnes du quotidien du soir.

Déjà, une étude publiée en octobre 2008 et menée par la même équipe avait constaté que les entreprises comptant plus de femmes avaient mieux résisté à la crise. "Notamment en matière de prise de risque, les femmes tendraient à prendre des décisions moins risquées", écrivaient Michel Ferrary. "(…) Lors d’un krach, les marchés financiers récompenseraient implicitement les stratégies plus prudentes des femmes et sanctionneraient les stratégies plus audacieuses des hommes."