Les banques soignent leur image

Les Français sont de plus en plus prudents pour placer leur argent.
Les Français sont de plus en plus prudents pour placer leur argent. © Maxppp
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avec Fabien Cazeaux et Martin Feneau , modifié à
ENQUETE - En pleine crise de la zone euro, les banques tentent de redorer leur blason.

Aux grands maux, les grands remèdes. Depuis le début de la crise de la zone euro, l’image des banques a largement été écornée, sur fond de spéculation autour des dettes des pays les plus faibles. Pour tenter d’inverser la tendance, les établissements bancaires misent sur la communication.

"Il ne faut pas que les Français, les clients des banques, pensent que leur argent sert à spéculer", insiste au micro d'Europe 1 Ariane Obolensky, directrice générale de la Fédération française des banques. "L’argent des Français sert à faire des prêts à l’économie française", ajoute-t-elle.

"En aucun cas, il s'agit de spéculer sur les marchés" :

Le retour aux valeurs sûres

Pourtant, dans les agendes, les clients sont plus que jamais prudents. Exit l'assurance-vie ou les placements de long terme. Les usagers des banques reviennent aux valeurs sûres comme le bon vieux livret d'épargne. Son atout ? Permettre de récupérer son argent dès qu'on en a besoin. Certains vont même jusqu’à éviter de mettre tous leurs œufs dans le même panier.

"J’essaie d’épargner dans différentes banques, trouver d’autres solutions", raconte Marion, cadre de 32 ans au micro d’Europe 1. "Il faut faire attention si une banque s’écroule ou si toutes les banques s’écroulent, surtout en France. Je n’en sais rien mais il y beaucoup de gens qui en parlent", poursuit la jeune cadre. "Ils pensent que ça va s’effondrer. Je n’ai pas encore de recette miracle, je pense à tout cela. Ce n’est pas évident", insiste Marion.

Les manageurs font l’autruche

Du côté des banques, la crise est souvent un sujet tabou. Il faut passer par les syndicats pour avoir quelques informations. Le quotidien des conseillers clientèles est en tout cas devenu assez difficile. Pour quelques dizaines d'euros d'agios, les clients perdent parfois leur calme. Face à ce regain de tension au guichet, la direction des établissements bancaires n’est pas toujours au rendez-vous.

"Il y a une forme d’autisme au niveau managérial", déplore un conseiller de la Caisse d’Epargne interrogé par Europe 1. "Ils se refusent à en parler, comme ça il n’y a pas de débat. Passons à autre chose…", poursuit-il. "D’ailleurs quand on évoque la crise, je l’ai évoquée comme d’autres collègues, là on nous dit que le capital est garanti. On zappe, ça n’existe pas".

A l’inverse, d’autres banques comme la BNP ou la Société Générale ont envoyé des argumentaires à leurs employés sous forme de questions-réponses sur la crise. A la LCL et la Banque Populaire, des réunions d'information ont été organisées en interne.

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