Les abus des agences de location immobilières dénoncés par l'UFC Que Choisir

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www.boursier.com , modifié à
L'association pointe du doigt le manque d'information, les honoraires exorbitants et les garanties excessives réclamées par les agences immobilières...

Une nouvelle enquête menée par l'UFC Que Choisir pointe du doigt "les pratiques peu louables des agences immobilières" en matière de location. Agences, qui selon l'association de consommateurs, "ne jouent pas le jeu de l'accès au logement"... L'étude menée auprès de 1.056 agences immobilières montre d'abord qu'elles ne respectent pas la législation en matière d'affichage, notamment en ce qui concerne le Diagnostic de performance énergétique. Alors qu'il est obligatoire depuis le 1er janvier 2011, seules 72% des agences mettent en vitrine le DPE. Une obligation qui est d'autant moins respectée par les organismes indépendants (4/10). L'UFC Que Choisir souligne également que les agences manquent de lisibilité en matière d'honoraires alors qu'un arrêté du 29 juin 1990 les oblige à afficher leurs prix. "Pour 21% des agences, les montants des honoraires ne sont toujours pas affichés en vitrine, ni visibles de l'extérieur", déplorent les auteurs de l'enquête. Outre le manque de transparence, l'association dénonce les pièces exigées par le bailleur pour la constitution du dossier et qu'il "n'est pourtant pas en droit de demander en vertu de la loi du 6 juillet 1989". L'UFC Que Choisir rappelle qu'en préalable à la constitution d'un contrat de location, les pièces telles que l'attestation d'absence de crédit en cours, l'autorisation de prélèvement automatique, l'extrait de casier judiciaire, le dossier médical personnel ou encore l'attestation de bonne tenue de compte bancaire ou postal ne peuvent être demandées... L'enquête a montré que 62% des agences réclament au moins un document interdit, le plus fréquent étant "l'attestation de l'employeur dès lors qu'il ne peut être fourni le contrat de travail et les derniers bulletins de salaire" (46%) ! En plus des nombreuses pièces exigées, l'UFC Que Choisir pointe du doigt les garanties financières excessives réclamées : dans 28% des cas, l'absence de garant pose problème alors même que le locataire potentiel gagne trois fois le montant du loyer (ratio des 30% communément pratiqué dans d'autres secteurs comme le crédit). Enfin l'association met en évidence les honoraires exorbitants. "Dans 70% des cas, (ils) ne sont pas calculés en fonction d'une prestation de service mais sont indexés sur le montant du loyer", peut-on lire dans l'étude. Ainsi, les honoraires s'élèvent en moyenne à 93% du loyer mensuel hors charge ! Or "d'après une interprétation stricte de la loi par les tribunaux, notamment la Cour d'appel de Grenoble dans un arrêt de 2004, le locataire ne doit à l'agence que la seule rédaction du bail", dont le montant s'élève en moyenne à 190 euros. Face à cette situation jugée "alarmante" par l'UFC Que Choisir, l'association a fait une demande de contrôle des agences de location auprès de la direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF). Elle appelle également à une profonde réforme législative...