Les Chinois prêts à croquer Cochonou

Cochonou sera bientôt chinois, tout comme les marques Justin Bridoux et Aoste.
Cochonou sera bientôt chinois, tout comme les marques Justin Bridoux et Aoste. © Reuters
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et Géraldine Woessner , modifié à
Le numéro un du porc chinois va aussi prendre le contrôle des marques Justin Bridoux et Aoste.

L’INFO. Le géant chinois du porc se paie le roi américain du hot-dog. Shuanghui, le premier producteur de porc chinois, va racheter l’Américain Smithfield, pape du cochon et actionnaire majoritaire notamment des marques Justin Bridoux, Cochonou et Aoste. Pour cela, Shuanghui est prêt à débourser 4,7 milliards de dollars, soit 3,6 milliards d’euros, dans ce qui devrait être la plus grosse acquisition jamais réalisée aux États-Unis par une entreprise chinoise.

Booster les ventes en Chine... Smithfield vend ses saucisses, ses jambons, son bacon et d’autres charcuteries dans douze pays. Le groupe américain est notamment le premier actionnaire de la filiale Campofrio, propriétaire des marques Aoste, Justin Bridoux et Cochonou, familières aux Français. Pour ce groupe américain, l’opération est un moyen de booster ses ventes sur un marché chinois en pleine expansion.

03.05 Un étalage de viande en Chine. 930620

© Reuters

… Et rassurer les consommateurs. Du côté chinois, Shuanghui espère bien que cette acquisition permettra de redonner confiance à la classe moyenne du pays, qui mange de plus en plus de viande. Mais ces nouveaux consommateurs sont échaudés par les nombreux scandales sanitaires qui ont éclaté ces dernières années, comme celui, retentissant, de la mélanine dans le lait pour bébés. Plus récemment, de la viande de rat a été présentée comme du bœuf. Le groupe Shianghui lui-même a été accusé il y a deux ans d’avoir dopé des produits avec des additifs chimiques illégaux. En proposant de la viande élevée et transformée aux États-Unis, le Chinois entend donc mettre en avant la sécurité de ces aliments.

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Une enquête des États-Unis. Mais avant que Cochonou et les autres puissent déferler sur le marché chinois, Shuanghui doit obtenir le feu vert des autorités américaines. Une enquête du Comité pour l’investissement étranger aux États-Unis est en cours et doit se pencher sur les risques pour la sécurité nationale. Pour rassurer les Américains, Shuanghui a d’ores et déjà promis qu’aucun site de Smithfield ne serait fermé et que le PDG actuel, Larry Pope, resterait en poste.