Les 35 heures ont dix ans

  • Copié
, modifié à
La loi Aubry 2, réduisant la durée de travail dans les entreprises de plus de vingt salariés, a été promulguée le 19 janvier 2000.

En dix ans, les 35 heures sont entrées dans les mœurs et les RTT dans le langage courant. Le 19 janvier 2000 était promulguée la loi dite Aubry 2, du nom de la ministre de l’Emploi de l’époque. Elle fixe la durée du travail hebdomadaire à 35 heures dans les entreprises de plus de vingt salariés dans un premier temps. Dans les autres, ce sera le 1er février 2002.

Les gouvernements ont opéré depuis un détricotage en douceur de cette mesure phare du gouvernement Jospin, avec cinq lois votées en cinq ans : déplafonnement et défiscalisation des heures supplémentaires, rachat de RTT…. Mais sur le terrain, peu d’entreprises sont toutefois revenues sur les accords des 35 heures.

Le PS "à l'époque avait des idées, il n'en a plus aujourd'hui. Finalement, je préfère quand ils n'en ont pas du tout, que quand ils en ont d'aussi stupide que les 35 heures, qui est la plus grande fumisterie qu'on ait vu dans ce pays", fustige le porte-parole de l'UMP, Frédéric Lefebvre. Il y voit " une catastrophe pour les salariés qui ont vu leur salaire bloqué pendant des années" et "un boulet au pied des entreprises avec du coup moins de croissance et des destructions d'emplois".

Plus de la moitié des Français jugent qu'elles ne sont pas un handicap pour les entreprises françaises, selon un sondage BVA pour La Tribune et BFM paru début janvier. 60% des ouvriers, cadres et professions intermédiaires, les plébiscitent. Ils sont attachés à leurs RTT. Les artisans, commerçants et chefs d'entreprise les rejettent en revanche à 64%.

"Le procès fait aux 35 heures est injuste. Elles ont permis de créer 350 000 emplois entre 1998 et 2002", a déclaré auParisien le député socialiste Pierre Moscovici. L’ancien ministre reconnaît néanmoins "que la loi a été appliquée de manière trop uniforme et, pour les ouvriers, souvent de façon autoritaire, ce qui a conduit à plus de stress et non à plus de rémunération".