Le décret sur les rachats d'entreprises, "mauvaise idée" pour Gattaz

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www.boursier.com , modifié à
Bruxelles annonce qu'elle va se pencher sur ce texte.

Les réactions ne se sont pas fait attendre, après la publication jeudi d'un décret de l'Etat sur la protection des intérêts stratégiques de la France dans ses entreprises. "C'est une mauvaise idée car c'est très défensif alors qu'il faut être dans l'offensif", estime Pierre Gattaz, dans une déclaration transmise par l'organisation patronale. "Ne soyons pas naïfs : en effet d'autres pays ont aussi des mécanismes de protection de leurs entreprises sensibles. Mais en l'occurrence cela apparaît comme une réponse tardive à un problème structurel", ajoute-t-il. Avec ce décret, la France s'est en effet donné les moyens de bloquer les OPA : les groupes étrangers devront désormais obtenir l'aval du gouvernement pour tout rachat d'une entreprise française dans les secteurs suivants, jugés "stratégiques" : énergie, eau, transports, télécoms et santé. Jusqu'à présent, le feu vert de l'Etat n'était requis que pour une liste réduite de secteurs clés, dont le nucléaire, les technologies de cryptage et les vaccins, inclus dans un précédent décret de décembre 2005 de Dominique de Villepin, alors Premier ministre. "Entrave à la libre circulation des capitaux" ? Bruxelles a également annoncé qu'elle se pencherait sur ce décret, par la voix du commissaire européen au Marché intérieur, Michel Barnier. "Cela va être étudié très soigneusement dans le contexte de la législation européenne", a-t-il déclaré jeudi lors d'une conférence de presse, ajoutant vouloir s'assurer que le décret français ne constitue pas "une entrave à la libre circulation des capitaux". Selon lui, si la nouvelle réglementation française soumettait toute opération de rachat d'une entreprise au feu vert des autorités nationales, "il est clair que ce serait du protectionnisme". L'entreprise General Electric, directement visée par ce décret, puisqu'elle souhaite acquérir la branche énergie d'Alstom, a réagi également jeudi. "Notre projet industriel est bon pour Alstom, pour ses employés et pour la France", souligne le groupe américain dans un bref communiqué. "Notre projet est de bâtir une entreprise leader mondiale dans le secteur de l'énergie, avec quatre sièges basés en France, tout en préservant et en créant des emplois", ajoute-t-il.