Le chanvre s’attaque au marché des matières plastiques

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
Le chanvre, traditionnellement cantonné à la fabrication de papier ou de litière animale, investit de plus en plus le bâtiment ou la plasturgie automobile. Il prend peu à peu la place des plastiques grâce à une structure initiée par la Chanvrière de l'Aube, premier producteur européen.

"Tout est bon dans le chanvre". Benoît Savourat, le président de "Fibres, recherche, développement" et de la Chanvrière de l'Aube le dit en plaisantant mais il en est convaincu. "Mettre un peu de nature dans les produits polluants" grâce au chanvre est un de ses objectifs. Créée début 2008 dans la technopole de Troyes, "Fibres, recherche, développement" se veut l'intermédiaire scientifique entre les producteurs de chanvre et l'industrie. "Nous devons repérer les besoins des industriels pour substituer la fibre végétale à la laine de verre ou aux plastiques issus de la pétrochimie", explique-t-il.

Le chanvre est une plante rustique qui ne demande aucun traitement phytosanitaire et le sol calcaire de la Champagne est particulièrement adapté à sa culture. La fibre sert principalement à l'industrie du papier, la chènevotte (le bois de la plante) aux litières animales et la poudre, ultime résidu du traitement, se retrouve dans les composts.

L'industrie du bâtiment reconnaît les vertus de la plante depuis quelques années : la fibre transformée en laine de chanvre séduit par ses capacités d'isolation thermique et phonique. Quant à la chènevotte, mélangée à la chaux elle produit des bétons légers eux aussi très isolants et au bilan carbone bien plus favorable que le béton traditionnel.

Mais c'est dans la plasturgie que l'avenir se tisse pour le chanvre. L'injection de fibres dans les matériaux thermoplastiques et thermodurcissables pour remplacer la fibre de verre se développe de plus en plus, notamment dans l'industrie automobile. Près de 30% de fibres végétales dans les hélices de refroidissement, lunettes arrière, bouchons de vase d'expansion ou supports de batteries les rendent, à performance égale, plus légers donc plus économes en énergie et bien plus facilement recyclables.