Le SOS des salariées de Sodimédical

L'entreprise, propriété du groupe allemand Lohman et Rauscher, est en sauvegarde judiciaire depuis octobre 2011.
L'entreprise, propriété du groupe allemand Lohman et Rauscher, est en sauvegarde judiciaire depuis octobre 2011. © Capture
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avec Fabien Cazeaux et agences , modifié à
Leur salaire n'est plus versé depuis octobre 2011. Ces femmes lancent un appel aux politiques.

Elles sont en quelque sorte les héritières des ouvrières de Lejaby. Les salariées de l'entreprise Sodimédical, spécialisée dans la fabrication de pièces pour les blocs opératoires, de Plancy-l'Abbaye dans l'Aube, ne sont plus payées depuis la mise en sauvegarde judiciaire de la société, en octobre 2011.

Toujours considérées comme des salariées de l'usine, les 54 employés, des femmes en grande majorité, continuent de pointer tous les jours, sans salaire ni travail. Une situation douloureuse et absurde pour les ouvrières. "On vient, on pointe et puis on attend", souligne Bernadette. "On tricote, on ne fait rien d'important. L'année dernière, nous avons dû travailler 1h ou 1h30, le 3 ou 4 avril. Depuis, rien de rien", déplore-t-elle.

Depuis l'annonce de la fermeture de l'usine en avril 2010, les employées ont mené des dizaines de procédures judiciaires pour tenter de conserver leurs emplois, délocalisés principalement en Chine. Aujourd'hui, elles s'avouent tentées par le vote Mélenchon, candidat du Front de gauche à l'élection présidentielle qu'elles ont rencontré le 13 février à son siège de campagne, en banlieue parisienne. Elles ont même accroché son portrait dans la salle où elles passent le plus clair de leur temps.

35 procédures judiciaires

Comme pour d'autres avant elles, elles espèrent que leur entreprise, propriété du groupe allemand Lohman et Rauscher, sera sauvée. "Il y a du monde qui va voir les Lejaby", rappelle Maria. "Nous, on est laissées de côté, ce n'est pas normal", déplore-t-elle.

Le maire de Troyes, François Baroin, également ministre de l'Economie, les a reçues une fois, en juin 2011. Le préfet, Christian Bay, a ensuite pris le relais. Il s'en remet à présent aux tribunaux : 35 procédures judiciaires sont en cours.

"Les salariées ont préféré se lancer dans des procédures judiciaires. C'est leur droit le plus strict", insiste Christian Bay. "Mais, les pouvoirs publics, au nom du principe de séparation des pouvoirs, ne peuvent en aucun cas intervenir dans des procédures judiciaires", conclut le préfet.

La cour d'appel de Reims se prononcera fin mai sur le versement des salaires.