Le FMI dessine le scénario du pire

Le FMI craint le pire dans ses prévisions économiques semestrielles.
Le FMI craint le pire dans ses prévisions économiques semestrielles. © REUTERS
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avec AFP
Le Fonds monétaire international craint une aggravation de la crise mondiale.

Ce n’est peut-être que le début. La crise qui agite le monde économique et financier pourrait bien n’être qu’un aperçu de ce qui nous attend, selon les prévisions du FMI, qui détaille un scénario du pire qui fait froid dans le dos, sur fond de récession en Occident et de généralisation de la crise de la dette publique. Pour le moment peu probable, l’hypothèse est cependant sérieusement étudiée.

Le FMI note deux risques dans ses prévisions économiques semestrielles : "que la crise de la zone euro échappe au contrôle des gouvernants" et que "l’activité aux Etats-Unis, qui mollit déjà, subisse le contrecoup de nouveaux développements". En conséquence, les ménages pourraient "accélérer leur désendettement en augmentant encore leur taux d’épargne".

Viabilité de la dette

En cas de détérioration des fondamentaux économiques, "les Etats vulnérables sont exposés à une perte soudaine de confiance des investisseurs en la viabilité de leur dette". Et les investissements dans la dette publique d’un certain nombre d’Etats, comme les Etats-Unis, le Japon, la France ou l’Allemagne, pourraient se tarir.

Le regain de tension qui en découlerait "aurait de graves conséquences pour la croissance mondiale". De quoi "miner les marchés et établissements financiers dans les pays avancés". Les cours des matières premières "diminueraient sans doute nettement".

Croissance ralentie

Et toutes les économies les plus avancées en souffriraient : le PIB des Etats-Unis et de la zone euro perdrait ainsi en 2012 près de 3 points par rapports aux projections du FMI. Les pays les plus avancés ne seraient pas les seuls touchés : les pays émergents et en développement verraient aussi leur croissance grevée.

Au final, le FMI craint donc "un grave ralentissement mondial, qui annihilerait une bonne part des progrès depuis la fin de la Grande récession". En clair, un retour aux heures les plus noires de la crise de 2008-2009.