La société générale accusée de mauvais placements

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
Cinq anciens cadres de la banque menacent de porter l’affaire en justice, révèle le Parisien vendredi.

Après l’affaire Kerviel, la société générale pourrait entrer dans une nouvelle période de turbulences. Cette fois-ci, des anciens employés de la banque, agissant en qualité d'épargnants, qui pointent du doigt une filiale de la banque spécialisée dans les placements financiers (Sgam), révèle le Parisien.

Dans une lettre adressée au PDG de la Société Générale, Frédéric Oudéa, cinq anciens employés accusent la Sgam d'avoir placé de l'argent au capital de sociétés sans qu'aucune étude sérieuse n'ait été menée au préalable, affirme le Parisien, qui s'est procuré le document. Ainsi en 2001, 1,5 million d'euros aurait été investi dans une entreprise "n'ayant eu aucune activité cette année-là".

Au total, le montant de ces placements pourrait atteindre les 4 milliards d'euros et concerner des centaines de personnes, selon les auteurs de la lettre dont le quotidien souligne qu'ils ont voulu garder l'anonymat. Ils montrent aussi du doigt les contre-performances enregistrées par les fonds communs de placement dans l'innovation (FCPI) gérés par Sgam.C'est par ces fonds que transite l'argent ayant été investi dans des PME : certains accusent une "décote invraisemblable de plus de 70% quand des produits de la concurrence affichent, eux, de bien meilleurs résultats", estime l'un des accusateurs.

Du côté de la Société générale, une porte-parole essaye de temporiser ces accusations. D'après elle, les "FCPI sont par nature des investissements risqués destinés à des investisseurs avertis qui ont pleine connaissance des risques encourus" et "sont majoritairement investis dans des PME à caractère innovant et non cotées qui, en raison de l'éclatement de la bulle Internet et de ses effets sur les start-up, ont enregistré des performances négatives".

Les cinq anciens cadres, qui réclament un remboursement de leurs mises, soit 200.000 euros au total, menacent de porter l'affaire devant la justice s'ils n'obtiennent pas gain de cause.