La rigueur chez les opérateurs publics

Les opérateurs publics, tels que le Louvre, Pôle Emploi, l'Office national des Forêts ou encore le Château de Versailles vont devoir faire des économies en 2011. Décision du ministre du Budget, François Baroin.
Les opérateurs publics, tels que le Louvre, Pôle Emploi, l'Office national des Forêts ou encore le Château de Versailles vont devoir faire des économies en 2011. Décision du ministre du Budget, François Baroin. © MAXPPP
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avec agences , modifié à
Pôle Emploi, Météo France ou encore le Musée du Louvre vont réduire leurs dépenses en 2011.

Les opérateurs publics n’échapperont pas à la rigueur. François Baroin a annoncé dimanche qu’ils appliqueront "pour la première fois en 2011, les mêmes règles de gestion que l'Etat". Le ministre du Budget a expliqué qu'"il est très important que l'Etat commence par montrer l'exemple lui-même". Calquées sur celles de l'Etat, les nouvelles règles de gouvernance de ces organismes avaient été fixées il y a un an.

Objectif : un milliard d'économies

François Baroin a reçu les directeurs des 497 opérateurs publics, hors universités, - tels que les musées sous l’égide de l’Etat, le Musée du Louvre, Météo France, l'Office national des forêts, le Commissariat à l'énergie atomique, les châteaux de France ou encore Pôle Emploi - lundi matin. Face à eux, il a estimé que les différents acteurs avaient "beaucoup avancé". Il a repris à son compte l'estimation de son prédécesseur Eric Woerth, espérant que cette politique permettra de dégager "un milliard d'économies" sur "les trois années qui viennent", "ce qui dans le contexte actuel n'est pas rien".

Plus d’endettement autorisé

Le ministre a annoncé son intention d'"accentuer ces efforts dans les prochaines années", notamment en ce qui concerne les emplois. Le budget 2011 prévoit pour les opérateurs une réduction de près de 2.600 emplois équivalent temps plein, mais l'effort devra être "moins concentré sur quelques opérateurs" à l'avenir. Aucun endettement "dont le terme est supérieur à douze mois" ne sera autorisé, a précisé le ministre.

François Baroin a, par ailleurs, détaillé qu’"un départ à la retraite sur deux ne sera pas remplacé", que le "parc automobile s'élevant à 17.000 véhicules dont 5.500 de plus de sept ans, (leur) contribution à l'effort sera de 2.750 véhicules", "que leurs achats de fournitures (seront) progressivement diminués de 10% et que leurs superficies immobilières (seront) ramenées à 12 mètres carrés par agent". Et ce, dès le 1er janvier.

Enfin, le ministre a souhaité que "la totalité des équipes de direction" des opérateurs "soient rémunérées à la performance et bénéficient d'un contrat de performances".

"Des mesures de casse par l’Etat"

Des économies qui déplaisent aux intéressés. "On applique des ratios qui sont les mêmes pour tout le monde… alors que ce n’est pas absolument comparable", s’insurge Nicolas Monquaut de la CGT-Culture.

"Le problème c’est la méthode", explique-t-il :

Même tonalité au Parti socialiste. L’opposition a qualifié dimanche ces économies de "mesures de casse de l'Etat". Pour le PS, c'est "une fuite en avant au détriment de tous qui cache mal l'impasse dans laquelle se trouve le gouvernement qui aura favorisé l'enrichissement des plus forts et détruit dans le même temps le bien commun de tous". Il a réclamé une évaluation de la Révision générale des Politiques publiques (RGPP).