La perte du 'Aaa' n'a "rigoureusement aucune conséquence", pour le gouvernement

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www.boursier.com , modifié à
Bercy dédramatise, tandis que l'UMP tacle l'absence de réformes nécessaires...

Le gouvernement n'a pas tardé à réagir à la sanction de Moody's, qui a privé hier soir la France de son 'Aaa', comme l'avait fait l'agence Standard&Poor's au mois de janvier. C'est Bercy qui s'est attelé à minimiser la perte de cette note maximale, avec la tenue d'une conférence de presse dès ce matin. "Il n'y a aucune raison objective pour que la qualité de notre signature en soit entâchée", a déclaré Pierre Moscovici. Pour le ministre de l'Economie, le secteur bancaire français est solide et s'est même renforcé ces derniers mois. La veille dans un communiqué, il renvoyait la faute sur gouvernement Fillon. "Cette décision concerne la situation laissée par nos prédécesseurs: perte de compétitivité, faible croissance, déficit croissant", expliquait-il. "Des réformes décisives" Réponse du tout nouveau président de l'UMP, Jean-François Copé : "Personne ne peut se réjouir d'une telle annonce, lourde d'inquiétudes pour la France. Le gouvernement ne manquera pas de tenter de se défausser sur Nicolas Sarkozy. L'agence de notation (Moody's), par cette décision, constate que le gouvernement n'a pas engagé les réformes nécessaires pour maintenir la notation de la France", écrit-il dans un communiqué. La présidente du Medef, Laurence Parisot, en a profité pour appeler à mettre en oeuvre "des réformes plus profondes encore, des réformes décisives, car le but doit être que très vite cette note donnée par Moody's ou Standard and Poor's soit invalidée". Le ministre du Budget, Jérôme Cahuzac, est revenu à la charge à la mi-journée, en mettant en avant l'absence de réactions sur le marché obligataire. "Comme nous, vous observez que la dégradation à laquelle Moody's a procédé de l'Etat français n'a rigoureusement aucune conséquence sur les taux auxquels le pays emprunte, c'est là finalement l'essentiel", a-t-il déclaré lors d'un point de presse, alors que le 10 ans français se tendait à peine tout en restant proche de ses planchers historiques à 2,09%. "Les taux d'intérêt n'ont pas bougé et le spread avec l'Allemagne ne bronche pas et même se réduit plutôt."