La perte du "AAA" français n'affole pas les marchés

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www.boursier.com , modifié à
Chose promise, chose due : l'agence Moody's a imité sa consoeur Standard & Poor's en abaissant d'un cran la notation souveraine française. Une nouvelle accueillie dans le calme...

Annoncée tard hier soir, la dégradation de la note française par l'agence Moody's est accueillie ce matin avec une certaine indifférence sur les marchés. L'Euro s'affiche en très léger recul de 0,1% à 1,2794$, après avoir atteint un plus bas de 1,2784$ dans la nuit sur les marchés interbancaires en Asie. Les taux d'intérêts sur les obligations françaises à 10 ans sont stables pour l'instant, à 2,07% sur 10 ans. De leur côté, les Bourses asiatiques progressent légèrement dans le sillage de Wall Street hier soir, plus focalisées sur les espoirs d'un accord fiscal aux Etats-Unis que sur la perte du Triple A par la France... L'indice Nikkei, qui a gagné plus de 5,5% en une semaine, cède 0,2% en séance, tandis que Hong Kong avance de 0,8%, Taiwan gagne 0,3%, et les indices de Séoul et Sydney prennent tous deux 0,6%. Après Standard & Poor's l'an dernier, l'agence Moody's a donc privé la dette de la France de la meilleure note possible, le Triple A, pour la ramener à Aa1, assortie d'une perspective négative, ce qui augure d'autres abaissements à venir. L'agence de notation a justifié sa décision par l'insuffisance des réformes en France : elle estime que le pays subit une perte de compétitivité "graduelle et continue" et que le récent plan du gouvernement ne suffira pas à inverser cette tendance. L'agence de notation américaine déplore aussi les rigidités à long terme sur les marchés du travail, des biens et des services. Du côté du gouvernement, on réagit aussi avec calme. Le ministre de l'Economie et des Finances Pierre Moscovici tiendra une conférence de presse ce matin à 08H00. Hier soir, il a déjà "pris acte" de la décision de Moody's dans un communiqué, et a "réaffirmé la qualité de la signature de l'Etat français". Selon M. Moscovici, "la dette française demeure parmi les plus liquides et les plus sûres de la zone Euro". Il a aussi jugé que la décision de Moody's était une "sanction de la gestion du passé" et que les réformes engagées par le gouvernement "visent précisément à redresser notre économie: maîtrise des comptes publics, pacte national pour la compétitivité, la croissance et l'emploi ainsi que la négociation en cours sur le marché du travail".